Depuis plusieurs semaines, un bras de fer oppose la Bank of Mauritius Employees Union (BOMEU) à la direction de la Banque centrale, autour de la reconnaissance officielle du syndicat et de la protection de son président, Chidanand Rughoobar.

Le 8 août dernier, Chidanand Rughoobar avait reçu une lettre l’informant qu’il devait répondre à certaines allégations. Le document précisait qu’il pourrait ensuite être convoqué devant un comité disciplinaire, seule instance habilitée à mettre fin à son contrat.

Face à ces tensions, une plainte avait été déposée auprès du ministère du Travail, et les parties convoquées le jeudi 21 août à la Commission de Conciliation et de Médiation. Lors de cette réunion, le négociateur syndical Narendranath Gopee avait demandé un délai pour que Chidanand Rughoobar puisse répondre aux accusations portées contre lui. Il avait également souligné qu’aucune procédure disciplinaire ne pouvait être engagée tant que l’enquête policière visant le président du syndicat n’était pas bouclée.

Pourtant, hier, la direction a pris la décision de suspendre Chidanand Rughoobar, malgré un délai de 10 jours accordé. Une décision qui provoque l’indignation du syndicaliste.

Narendranath Gopee parle d’«abus de pouvoir » et de « répression ». Selon lui, cette décision montre que la direction souhaite étouffer l’existence même du syndicat à la Banque de Maurice.

Narendranath Gopee pointe du doigt le gouverneur Rama Sithanen et réclame la levée immédiate de la suspension de Chidanand Rughoobar afin qu’il reprenne ses fonctions. Il appelle également le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, à intervenir en révoquant le gouverneur de la Banque centrale.