Le départ de Lakshmi Mittal du Royaume-Uni, révélé cette semaine, symbolise une inquiétude croissante parmi les grandes fortunes face aux nouvelles mesures fiscales annoncées par Londres. Le magnat de l’acier, longtemps installé au Royaume-Uni, réorganise désormais sa résidence entre la Suisse et Dubaï, anticipant la suppression du statut « non-dom » et l’extension de l’inheritance tax aux actifs mondiaux. Son cas n’est pas isolé : plusieurs entrepreneurs de la tech et de la finance ont déjà quitté Londres, tandis que les projections pour 2025 annoncent un exode record d’environ 16 500 millionnaires, un niveau jamais observé.
Si ce mouvement reste marginal à l’échelle de l’économie britannique, il envoie un signal clair : la fiscalité anglaise, longtemps perçue comme stable et pro-investisseur, est désormais jugée moins attractive face à des alternatives comme Dubaï, Genève ou l’Italie à flat tax. Les défenseurs de la réforme estiment qu’elle rétablit l’équité fiscale et permettra de renforcer les recettes publiques. Ses détracteurs redoutent, eux, une perte d’influence de la City et un affaiblissement de la capacité du pays à attirer capital, innovation et talents.
Reste une question centrale : le Royaume-Uni peut-il compenser cette fuite symbolique sans entamer durablement son statut de place financière mondiale ?