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Sahil Jeemon: Le 19/11/2025 à 09:49 | MAJ à 19/11/2025 à 09:54
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Publié : Le 19/11/2025 à 09:49 | MAJ à 19/11/2025 à 09:54
Par : Dooshina Appigadu

La récente augmentation des prix des produits laitiers vient une fois de plus rappeler la fragilité du pouvoir d’achat des ménages mauriciens. Loin d’être un cas isolé, cette révision tarifaire s’inscrit dans une tendance plus large où plusieurs produits de base connaissent des hausses successives, malgré les mécanismes de subvention destinés à protéger les consommateurs.

Selon les indications des importateurs, les coûts logistiques ainsi que les fluctuations internationales ont pesé sur la chaîne d’approvisionnement, entraînant un renchérissement du lait, du fromage et du beurre. Pour de nombreux foyers, il s’agit d’un nouveau coup dur, ces produits étant largement consommés au quotidien.

Mais cette hausse n’est qu’un symptôme d’une inflation plus profonde. Depuis plusieurs mois, les prix de diverses denrées montent. Les grains secs, en particulier les « dholls » et « gros pois », ont connu une augmentation significative, malgré les subventions censées stabiliser les prix. Une situation qui soulève de nombreuses interrogations sur l’efficacité réelle de ces dispositifs.

D’autres produits restent subventionnés, comme la farine et le gaz ménager, ce qui permet de contenir partiellement la facture des ménages. Toutefois, la portée de ces aides demeure limitée face à une inflation importée persistante. Car Maurice, dépendante des importations pour plus de 70 % de ses denrées alimentaires, subit de plein fouet les variations des cours mondiaux, les perturbations du transport maritime et les pressions géopolitiques.

Les familles ressentent désormais l’impact de façon quasi immédiate : budgets compressés, choix alimentaires modifiés, consommation plus sélective. Pour certains, ce sont des arbitrages difficiles — réduire les loisirs, différer certaines dépenses ou privilégier des produits moins chers, quand cela est encore possible.

La question centrale reste celle du pouvoir d’achat, dont la dégradation progressive s’installe comme un enjeu majeur de la politique économique et sociale. Alors que le salaire minimum a été révisé, ces ajustements ne suffisent pas toujours à compenser la hausse du coût de la vie.

La flambée des dholls, malgré les subventions, illustre parfaitement la limite du modèle actuel : même les produits dits « essentiels » échappent difficilement à la logique inflationniste internationale. Dans ce contexte, les experts estiment qu’une réflexion structurelle s’impose, notamment sur la diversification des sources d’importation, le soutien à la production locale et la stratégie de stabilisation des prix.

La nouvelle hausse des produits laitiers ne représente donc pas un événement isolé, mais un signal de plus : celui d’une économie où les ménages peinent à suivre le rythme des prix et où la cherté de la vie s’impose comme un défi national durable.