L’histoire de Maurice est profondément marquée par les influences de différentes communautés venues des quatre coins du monde. Parmi elles, la communauté chinoise occupe une place unique. Arrivés à diverses époques et pour des raisons variées, les Chinois ont contribué à façonner l’identité multiculturelle de l’île, tant sur le plan économique que culturel et spirituel.
Alors que Maurice célèbre la Fête du Printemps ce mercredi 29 janvier, c’est l’occasion idéale de revenir sur cette histoire riche et complexe, qui témoigne de la résilience et de l’adaptation d’une communauté ayant su préserver ses traditions tout en s’intégrant à la société mauricienne.
L’historien Jocelyn Chan Low nous raconte que la présence chinoise remonte à la période hollandaise. Il souligne qu’il existait même des esclaves chinois à cette époque. Pendant la période française, on comptait également des artisans marins qui se sont ensuite tournés vers la menuiserie, créant ainsi un petit quartier chinois à Port-Louis vers le XIXe siècle.
Il explique également qu’à la suite de la grande guerre de l’Opium et de la révolte des Taiping (1851-1864) en Chine, ce sont les Hakkas qui sont venus à Maurice, devenant ainsi majoritaires au sein de la population d’origine chinoise.
L’écrivain et chroniqueur Alain Jeannot évoque, pour sa part, Lok Choissane, une figure emblématique ayant fondé la première pagode de l'hémisphère sud : la célèbre pagode Kwan Tee, située à Les Salines, Port-Louis.
Cet édifice, inauguré le 29 janvier 1842 et conservée avec soin, témoigne de la contribution culturelle et spirituelle de la communauté chinoise à Maurice.
Alors que nous célébrons cette fête empreinte de traditions et de symbolisme, rappelons-nous que l’histoire de l’immigration chinoise à Maurice est un témoignage de résilience, d’adaptation et de richesse culturelle.