
Si l’économie mauricienne montre des signes de résilience, certains indicateurs financiers nécessitent une vigilance accrue. Dans son dernier rapport sur la stabilité financière, la Bank of Mauritius (BoM) met en avant trois points d’attention : l’endettement des ménages, la dette publique et la dépréciation de la roupie.
D’abord, parlons des ménages. Le rapport souligne une augmentation du crédit aux particuliers de 11,8 % en un an. Cette hausse est principalement portée par les crédits immobiliers, en lien avec une nouvelle flambée des prix des logements. Selon le rapport, la dette globale des ménages avait atteint les Rs 273,1 milliards à juin 2024.-
Mais si les ménages empruntent davantage, la capacité de remboursement reste globalement saine, grâce à la hausse des salaires et à un chômage en baisse.
« Le niveau d’endettement des ménages est à surveiller, notamment dans l’immobilier. La hausse des crédits à la consommation peut aussi poser problème si elle se poursuit au même rythme », fait valoir un économiste de la BoM.
Deuxième point d’attention : la dette publique. Maurice fait face à des défis budgétaires croissants, avec un endettement public qui reste élevé. La Banque centrale met en garde contre le risque de déficit budgétaire accru, en raison des politiques expansionnistes et des dépenses publiques soutenues.
Enfin, la roupie mauricienne continue de se déprécier. Au premier semestre 2024, elle a perdu 6,5 % face au dollar américain, une tendance en partie due à la politique monétaire américaine et aux pressions sur le marché des changes.
Résultat : un renchérissement des importations et un impact direct sur le coût de la vie.
« La dépréciation de la roupie affecte le pouvoir d’achat des ménages et augmente le coût du remboursement des emprunts en devises. Si cette tendance se poursuit, il faudra des mesures pour stabiliser la monnaie », conclut l’économiste de la Banque centrale.
Entre dette des ménages, pressions budgétaires et affaiblissement de la roupie, l’équilibre reste fragile. La BoM assure suivre la situation de près pour éviter toute instabilité financière.