Cinq ans après le drame écologique du MV Wakashio, le rapport tant attendu de la Cour d’Investigation a été rendu public le jeudi 2 octobre, levant le voile sur les circonstances qui ont mené à l’une des pires marées noires de l’histoire de Maurice.

Présidée par l’ancien juge Abdurrafeek Hamuth, assisté des experts maritimes Jean Mario Geneviève et Johnny Lam Kai Leung, l’instance a mené de longues auditions, analysé la trajectoire du vraquier japonais et évalué la réactivité des autorités.

Les conclusions sont sans appel : le naufrage du 25 juillet 2020 à Pointe d’Esny résulte d’une navigation imprudente, aggravée par des distractions liées à l’usage de téléphones portables à bord et par la consommation d’alcool du capitaine durant sa garde. Ce dernier est désigné comme principal responsable, tandis que la compagnie propriétaire est épinglée pour son manque de supervision.

Le rapport n’épargne pas non plus les autorités mauriciennes. Il relève une réaction tardive, une coordination défaillante et une absence de vigilance de la National Coast Guard, qui n’a pas tenté d’alerter le navire malgré les équipements disponibles. Ces lacunes ont contribué à l’ampleur du désastre.

Sur le plan environnemental, les dommages sont qualifiés de « graves et durables », affectant mangroves, récifs coralliens et faune marine. Le rapport recommande notamment la refonte de la surveillance maritime, la mise à jour du plan national d’intervention en cas de marée noire, des exercices réguliers de préparation et la création d’un fonds d’indemnisation pour les pêcheurs et riverains.

Enfin, il insiste sur la nécessité d’un suivi scientifique rigoureux des zones contaminées et sur l’adoption du principe de précaution par toutes les autorités concernées.