
Dix ans après le Sommet de Moroni en 2014, Madagascar devient à nouveau l’épicentre diplomatique de l’océan Indien. Ce jeudi 24 avril 2025, le Centre de Conférences Internationales d’Ivato accueille le 5ᵉ Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien (COI), marquant également le 40ᵉ anniversaire de cette organisation régionale.
Les dirigeants des cinq États membres, notamment les Comores, Madagascar, Maurice, La Réunion (France) et les Seychelles, se réunissent autour de deux grandes thématiques : « 40 ans de coopération au sein de la COI : bilan, perspectives et partenariats pour demain » et « Sécurité et souveraineté alimentaires, connectivité maritime et échanges intra-régionaux ».
Une cérémonie officielle a également été organisée pour la restitution de 45 lingots d’or, d’un poids total de 25,5 kilos, saisis par la douane mauricienne en 2019.
Parmi les personnalités présentes figurent le président de la République française Emmanuel Macron, accompagné d’une délégation de ministres et d’acteurs économiques, le Premier ministre mauricien, le Dr Navinchandra Ramgoolam, ainsi que le président seychellois Wavel Ramkalawan. Une trentaine de délégations de partenaires et d’observateurs participent également à ce sommet d’envergure. Pour assurer la sécurité de l’événement, 1 800 militaires ont été mobilisés sur les sites stratégiques.
Ce sommet, qualifié d’historique par les autorités malgaches, représente une vitrine de l’engagement de la Grande Île en faveur de l’intégration régionale et du développement durable dans la région indianocéanique. Il s’inscrit dans une dynamique de coopération renforcée, au moment où la COI célèbre quatre décennies de solidarité insulaire.
La souveraineté alimentaire figure au cœur des discussions, portée notamment par le président Macron, qui a mis en avant la production locale lors de ses déplacements dans la région, notamment à La Réunion. À Madagascar, cette priorité est également affirmée par le président Andry Rajoelina, qui ambitionne une transformation agricole en profondeur. Le pays, troisième producteur de riz en Afrique, souhaite tripler ses rendements en exploitant les vastes terres encore disponibles. La France, via La Réunion, pourrait jouer un rôle stratégique dans ce chantier.
Outre l’agriculture, la sécurité maritime et les enjeux climatiques complètent l’agenda du sommet, en lien direct avec les objectifs de résilience et de stabilité régionale.
Autre sujet sensible abordé lors des échanges : l’éventuelle intégration de Mayotte à la COI. Une perspective à laquelle les Comores s’opposent fermement. Le président Emmanuel Macron devrait proposer une « inclusion progressive » de l’île à travers des projets de coopération ciblés, notamment dans le domaine de la santé.