
À l'approche d'un futur conclave, la grande question est de savoir qui succédera au pape François. L’enjeu est de taille pour l’Église catholique et ses 1,4 milliard de fidèles à travers le monde. Le processus s’annonce imprévisible : pour la première fois, moins de la moitié des cardinaux électeurs seront européens, et le collège est très diversifié dans ses sensibilités.
Parmi les favoris, plusieurs noms émergent. L'Italien Pietro Parolin, actuel secrétaire d'État du Saint-Siège, est réputé pour sa diplomatie, mais est jugé parfois trop discret. Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne, est apprécié pour son ouverture, mais son affiliation au mouvement Sant’ Egidio pourrait jouer contre lui. Quant à Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, son jeune âge, 60 ans, est vu comme un handicap.
Au-delà de l'Italie, d'autres profils européens sont cités : le Hongrois Péter Erdő et le Suédois Anders Arborelius. De l’autre côté de l’Atlantique, des Américains sont également en lice, comme Timothy Dolan, conservateur assumé, notamment sur l’avortement et la lutte contre la pédo-criminalité.
La piste africaine est sérieusement envisagée. Deux noms se démarquent : Fridolin Ambongo de Kinshasa, proche du pape François, et Dieudonné Nzapalainga de Bangui, plus jeune parmi les prétendants. L'élection d'un pape africain marquerait un tournant historique.
Un Français figure aussi sur la liste : Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille. Apprécié pour son engagement en faveur des migrants et une vision moins européanocentrée de l’Église, il est cependant désavantagé par sa maîtrise limitée de l’italien.
Par ailleurs, c’est un Français, le cardinal Dominique Mamberti, doyen d'âge des électeurs, qui pourrait annoncer le nom du nouveau pape, comme le veut la tradition.
Enfin, deux profils marqueraient une rupture nette : Mario Grech, proche du pape François et partisan d’une Église ouverte, et à l’opposé, Robert Sarah, cardinal guinéen ultra-conservateur, souvent en désaccord avec le pontificat actuel.
Le futur pape pourrait donc venir d’Europe, d’Afrique ou d’Asie, et son élection déterminera si l’Église poursuit sur la voie réformatrice qu’avait institué le Pape François, ou revenir à une ligne plus traditionnelle.
Notons que le processus démarre dix jours après les funérailles du Pape.