Ils sont de plus en plus nombreux à franchir le cap mythique des 100 ans. Autrefois rares et exceptionnels, les centenaires sont désormais un phénomène démographique en pleine expansion. À Maurice, ils étaient 164 en 2020. Aujourd’hui, en 2025, ce chiffre atteint 201, soit 37 de plus en l’espace de cinq ans. Une progression significative qui témoigne des avancées en matière de santé, de qualité de vie et de prise en charge du grand âge.
Vivre un siècle, c’est traverser l’indépendance de Maurice, l’avènement du numérique, et les transformations économiques. Ces hommes et femmes centenaires portent en eux une richesse inestimable notamment celle du vécu et d’une sagesse acquise au fil des décennies.
Mais cette longévité pose également de nouveaux défis. Car vivre plus longtemps, c’est aussi affronter plus longtemps les fragilités physiques et l’isolement social.
Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Maurice comptait 169 centenaires en 2022, 175 en 2023, 179 en 2024, pour atteindre les 201 cette année. Une courbe ascendante qui reflète une tendance mondiale, mais aussi les efforts déployés localement pour améliorer l’espérance de vie.
SheikEdrisMamodebaccus est le dernier en date à avoir célébré son centième anniversaire. Parmi les souvenirs qui lui sont les plus chers, il évoque avec émotion la remise de la médaille duStar and Key of the IndianOcean (M.S.K), le 12 mars 2003, ainsi que la célébration de son 55e anniversaire de mariage. À l’instar de nombreux autres centenaires, il représente une mémoire vivante.
Sur le plan financier, les pensions ont également connu une hausse significative. En 2017, un centenaire percevait Rs 20 450. En 2024, cette somme s’élevait à Rs 26 710, soit une augmentation de Rs 6 260 en sept ans.
Les centenaires ne sont plus simplement des témoins du passé, leur existence nous invite à valoriser les aînés, et à bâtir un modèle social plus inclusif.Car au-delà des chiffres, c’est une question de dignité, de transmission, et d’humanité. Ces hommes et ces femmes nous rappellent que la vieillesse, loin d’être un fardeau, peut être une source d’inspiration.