
Le 25ᵉ rapport du Département d’État américain sur la traite des êtres humains maintient Maurice en Tier 2. Le gouvernement n’atteint pas les standards minimaux, mais des efforts « significatifs » sont reconnus.
Si des progrès sont notés, comme la création d’une unité spécialisée au sein de la police et la première condamnation pour traite depuis trois ans, les lacunes structurelles restent criantes.
Parmi les progrès, la première condamnation d’un trafiquant depuis trois ans, l’identification accrue de victimes de traite par le travail et la création d’une unité spécialisée de lutte contre la traite (TIP Unit) au sein de la police. Le ministère du Travail, via son unité pour les travailleurs migrants (SMWU), a renforcé la prévention grâce au contrôle systématique des contrats, des séances d’accueil pour les étrangers et des inspections intégrant des indicateurs de traite.
Malgré ces progrès, de graves lacunes persistent : les services aux victimes restent insuffisants, le système judiciaire lent, et magistrats et procureurs manquent de formation. Les enquêtes reposent souvent sur le seul témoignage des victimes et de nombreuses affaires sont requalifiées en délits mineurs. En 2024, seules 16 victimes ont été identifiées, dont neuf ont reçu une aide. Les refuges restent limités, surtout pour les hommes, et certaines victimes étrangères ont été expulsées sans permis de travail.
Les plus vulnérables incluent des enfants à Rodrigues exposés à l’exploitation sexuelle, des jeunes filles défavorisées piégées via internet, des travailleurs migrants du Bangladesh, d’Inde ou de Madagascar exploités dans le textile, la pêche et la construction, ainsi que des femmes malgaches et d’Europe de l’Est trompées par de fausses promesses d’emploi.
Le Département d’État exhorte Maurice à mieux identifier les victimes, renforcer la protection des témoins, élargir les refuges, former les acteurs de la justice et de la police, encadrer les agences de recrutement et augmenter les ressources pour le plan d’action 2022-2026. Malgré ces efforts, Maurice progresse mais reste en retard face à un crime qui exige des réponses rapides et centrées sur la dignité des victimes.