
La société Verde Frontier Solutions Ltd, fondée en 2015 par Dirish et Venna Noonaram, est aujourd’hui au cœur d’une affaire qui fait grand bruit. Spécialisée dans le conseil financier, la stratégie et les technologies numériques, l’entreprise aurait obtenu, selon les révélations faites au Parlement, 20 contrats publics entre 2015 et 2024, pour une valeur totale de 50,6 millions de roupies.
C’est le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, qui a confirmé ces chiffres en réponse à une question parlementaire. Parmi les organismes ayant sollicité les services de Verde Frontier figurent la State Bank of Mauritius, la Financial Services Commission, la Banque de Maurice, MauBank Holdings, l’Economic Development Board ainsi que plusieurs ministères.
Parmi les contrats les plus importants figurent celui de l’Economic Development Board, d’une valeur de 9,6 millions de roupies, et un contrat de 15,5 millions attribué par la Banque de Maurice. À cela s’ajoute un autre contrat, distinct, de 17,9 millions de roupies accordé à un consortium incluant Verde Frontier, dans le cadre de la vente de filiales de MauBank.
Mais l’affaire la plus sensible concerne la reprise des hôtels Apavou, une transaction de près de 2,4 milliards de roupies. Des soupçons de commission, à hauteur de 300 millions, ont été évoqués. Depuis le mois de février, la Financial Crimes Commission et la Financial Services Commission ont lancé une enquête.
Une procédure de vérification réglementaire a aussi été engagée par la Financial Services Commission pour s’assurer de la conformité de l’entreprise, qui détient une licence de conseiller en investissements depuis août 2020. Face à ces révélations, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a indiqué qu’il s’exprimerait davantage une fois l’enquête avancée, tout en précisant qu’il ne souhaite pas interférer dans le processus en cours. « Je réserve mes commentaires afin de ne pas causer préjudice à l’enquête », a-t-il déclaré au Parlement. L’affaire Verde Frontier Solutions prend un tournant majeur avec l’ouverture de deux enquêtes officielles. La société est ainsi sous la loupe de la FCC ainsi que de la FSC.