Maurice franchit un seuil préoccupant : le pays compte désormais 10 030 cas de VIH, après l’enregistrement de 268 nouveaux cas de janvier à juin 2025. Cette situation interpelle les autorités sanitaires et la société, alors que la pandémie de VIH ne se limite plus aux groupes traditionnellement considérés comme vulnérables.
Selon les chiffres officiels, la transmission du virus se produit désormais principalement par relations hétérosexuelles et usage de drogues injectables. Les personnes âgées de 25 à 44 ans restent les plus exposées.
La tendance est alarmante : après une augmentation notable en 2024 avec 549 cas, le rythme de progression du VIH s’accélère. Durant les années précédentes, le nombre de nouveaux cas était inférieur à 380, et la dernière fois que Maurice avait dépassé les 500 cas annuels remonte à 2009.
En 2025, 49,3 % des cas concernent des rapports hétérosexuels et 41 % des usagers de drogues partageant leur matériel d’injection. Malgré les mesures mises en place pour prévenir la transmission mère-enfant, deux bébés ont été infectés par leurs mères au moment de la grossesse ou de la naissance.
À cette situation s’ajoute un climat de stigmatisation persistante. Pour PILS (Prévention, Information et Lutte contre le SIDA), le constat est clair : alors que les jeunes adultes deviennent plus sexuellement actifs, leur protection contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles est insuffisante, appelant à une responsabilisation collective.
Les équipes de PILS restent mobilisées pour sensibiliser les communautés à la santé sexuelle et à la prévention du VIH.