Il y a exactement un demi‑siècle, des collégiens et des étudiants mauriciens prenaient d’assaut les rues, déterminés à dénoncer un système éducatif qu’ils jugeaient injuste, inégalitaire et élitiste. Leur mobilisation a marqué l’histoire comme l’un des premiers grands mouvements estudiantins du pays.

À l’origine de cette contestation : un manque flagrant de professeurs, des frais scolaires exorbitants et des règlements disciplinaires jugés autoritaires dans les établissements secondaires. Mais au‑delà de l’école, c’est toute une volonté de rupture avec les hiérarchies sociales et le népotisme qui s’exprimait à travers la voix des jeunes manifestants.

Parmi les figures de cette mobilisation, Rama Poonoosamy se souvient avec émotion de cet élan collectif : selon lui, il s’agissait de la plus grande démonstration de solidarité entre étudiants mauriciens.

À l’époque, la jeunesse était profondément engagée et n’hésitait pas à descendre dans la rue pour défendre ses convictions. « C’était ma première confrontation avec les forces de l’ordre et mon premier contact avec les gaz lacrymogènes », déclare pour sa part Sunil Dowarkasing.

Veena Dholah, également présente ce jour‑là, parle d’une époque marquée par une ferveur militante rare. Elle avoue que ce qui l’a marquée, c’est la combativité, la solidarité et l’esprit de revendication qui animaient les participants.

Cinquante ans après, cette date du 20 mai reste un symbole fort de la lutte pour une éducation plus juste et plus inclusive.