Depuis l’arrivée de Johnson Roussety dans le fauteuil de chef commissaire l’année dernière, les relations entre Maurice et Rodrigues n’ont pas toujours été au beau fixe. Une des raisons de cette mésentente serait surtout la présence de Francisco François dans l’île.
Ce dernier n’est pas que député et PPS de Rodrigues. Il est aussi et surtout le leader de l’OPR, formation politique ennemie de Johnson Roussety. Ce dernier, depuis le début de l’année, n’a pas caché son agacement au sujet de certains propos du PPS François, qui a déclaré que le gouvernement central est plus proche de l’OPR que du nouveau gouvernement régional.
« Il faut respecter l’autonomie de Rodrigues ». Cette phrase, Johnson Roussety ne cesse de la répéter ces derniers temps. Et pour cause ! Le chef commissaire reproche à Port-Louis de prendre certaines décisions sans consulter au préalable l’Assemblée régionale.
Le dernier reproche du chef commissaire de Rodrigues est que, selon lui, le gouvernement central veut imposer un Steering Committee, composé de fonctionnaires mauriciens, sur le projet de dessalement. Cela, alors que le gros travail a été abattu par des fonctionnaires rodriguais, des membres de l’Assemblée régionale et des experts étrangers.
Johnson Roussety est aussi irrité par le fait que Francisco François, comme PPS, se permet de lancer des projets infrastructurels dans l’île sans mettre au parfum le gouvernement régional. Pour le chef commissaire, cela est inacceptable. Tout comme, selon lui, certains propos du PPS qui se vante que l’OPR a une plus grande proximité avec Port-Louis.
Certaines actions de Pravind Jugnauth n’ont pas arrangé les choses. Par exemple, en juillet, le Premier ministre a effectué un déplacement privé à Rodrigues sans informer le gouvernement régional. De plus, il a, durant son séjour, rencontré Serge Clair, ancien chef commissaire et ancien leader de l’OPR, au domicile de ce dernier à Mont-Lubin. Le Premier ministre n’a pas pris la peine de rendre une petite visite à Johnson Roussety. Ce qui est resté en travers de la gorge du chef commissaire…
À l’occasion du 21e anniversaire de l’autonomie de Rodrigues, le Premier ministre trouvera-t-il les mots justes pour apaiser Johnson Roussety ? Surtout que l’issue des législatives, qui approchent à grands pas, n’est jamais connue d’avance. Qui sait, deux élus de Rodrigues pourraient aider à avoir une majorité !
