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Naresh: Le 09/12/2021 à 06:17 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
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Publié : Le 09/12/2021 à 06:17 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
Par : Naresh

« Il semblerait que le gouvernement a réalisé  que les arguments des paysans sont fondés », affirme Devinder Sharma, expert en politique agricole. La révolte rappelons-le aura  duré quinze mois et aura couté la vie à quelque 700 paysans, qui  sont morts sur les routes. Face à la pression  sans relâche des   paysans venant des quatre coins de l’Inde,  le gouvernement indien a donc fait marche arrière.   Dans une entrevue accordée à Reuters cette semaine , Devinder Sharma qui a soutenu le mouvement de protestation des fermiers, soutient que les craintes des fermiers a l’effet que ces lois ouvraient la porte a une plus grande libéralisation de ce secteur les plaçant ainsi a la merci des grands groupes, et redoutaient qu’à terme, ces lois ne mettent fin au système de prix minimums garantis par l’Etat pour certaines denrées, ont été entendues par le gouvernement de Narendra Modi.

A savoir , les trois lois agricoles avaient été  adoptées par le Parlement indien en septembre 2020. Depuis ce jour-là , des milliers d’agriculteurs venus principalement du Pendjab et de l’Uttar Pradesh campaient aux portes de la capitale indienne depuis près d’un an. L’adoption de ces lois au Parlement sans délibération et sans consultation préalable avec les différents Etats avait exacerbé les inquiétudes des paysans. Une dizaine d’états sur 28 auraient déjà commencé a appliquer ces lois…….

Ces paysans ont résisté aux intempéries et, à la répression policière. Ils sont nombreux à y avoir laissé la vie lors d’affrontements avec les forces de l’ordre et dans certains cas des policiers ont été blessés. Selon certains observateurs, « Les considérations électorales ont bien évidemment joué un rôle dans la décision du gouvernement d’abroger les lois agricoles car l’agitation des paysans dans l’ouest de l’Uttar Pradesh aurait rendu la campagne du BJP difficile ». Pour le politologue Gilles Verniers, directeur du Centre d’analyse de données à l’université Ashoka, près de New Delhi, ‘ il y a d’autres facteurs qui sont intervenus  car  cet épisode dit-il a été   de mauvaises presses pour Modi et pour l’Inde en général, dans la presse internationale. Et il y a aussi le fait que ces lois, de toute manière, n’allaient pas être mises en œuvre, depuis que la Cour suprême les avait suspendues en janvier dernier, en demandant au gouvernement de trouver une solution avec les fermiers. Or les fermiers sont restés campés sur leur position… Et d’un autre côté, sur d’autres aspects poursuit le politologue, cela montre que la participation à des manifestations civiques non violentes, peut encore produire des résultats et donc  galvaniser d’autres mouvements,  et cela démontre de quelle manière des citoyens peuvent changer le cours des choses. C’est plutôt positif et c’est une bonne nouvelle assez rare.

Ces agriculteurs indiens sont même parvenus à attirer l’attention du monde, notamment grâce à une campagne en ligne. Des personnalités et des célébrités, telles que Greta Thunberg ou encore Rihanna, avaient ainsi affiché leur soutien au mouvement sur Twitter. A préciser que  le poids du secteur agricole est considérable en Inde et contribue à environ 15 % du PIB.

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