Ibrahim Sorefan, accusé d'abus sexuels sur des enfants sourds-muets de l'École des Sourds de Beau Bassin, s'est à nouveau présenté en cour hier pour la suite de son procès. Alors que les victimes devaient témoigner, l'avocat de l'orthophoniste, Me Raouf Gulbul, a soulevé un point de droit.
Me Gulbul a fait valoir que, selon la Courts Act, dans la section relative aux preuves, les témoignages doivent être rendus viva voce, c'est-à-dire de vive voix. Cependant, les enfants concernés communiquent par la langue des signes.
De leur côté, les avocats de la poursuite ont avancé qu'il est également stipulé que tout témoignage doit être fait en anglais. Or, si une personne n'est pas capable de s'exprimer en anglais, son témoignage peut être rendu dans « n'importe quelle autre langue ».
Les magistrates Ganoo et Dinya-Moloo ont suspendu l'audience jusqu'au 6 septembre, date à laquelle elles rendront leur décision sur la question de savoir si la langue des signes peut être considérée comme une « autre langue » selon la loi.
Pour rappel, Ibrahim Sorefan est accusé de treize infractions d'abus sexuels sur des enfants de moins de 16 ans, des faits qui se seraient déroulés entre le 9 mai et le 20 juin 2022 à l'École des Sourds de Beau Bassin. Les victimes sont quatre élèves sourds-muets âgés de 7 à 13 ans, qui fréquentent cet établissement spécialisé. Depuis que l’affaire a éclaté, ils reçoivent un soutien psychologique de l’ONG Pedostop, présidée par Virginie Bissessur.