Le 3 octobre dernier, l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait annoncé, en grande pompe, qu’un accord avait été scellé avec les autorités britanniques pour le retour de la souveraineté mauricienne sur l’archipel des Chagos. Un peu plus d’un mois plus tard, avec le résultat des dernières élections générales, le nouveau gouvernement se retrouve à essayer de conclure ce dossier au beau milieu de réticences britanniques et américaines.
Au lendemain de l’annonce des Premiers ministres britannique et mauricien, les interrogations ont fusé de part et d’autre. Si certains ont critiqué le fait que les Britanniques conserveraient la souveraineté de Diego Garcia, au nom de Maurice, durant le bail initial et même après, d’autres se sont interrogés sur le paiement d’une location pour l’île de Diego Garcia.
Depuis, les choses se sont corsées. Au Royaume-Uni, l’accord a été le sujet des questions parlementaires de l’opposition, surtout du député Nigel Farage du Reform UK, mais aussi des conservateurs opposés à tout accord avec Maurice. Des échanges surchauffés qui démontrent la passion que cela incite au pays du Roi Charles III. Et voilà que les Américains s’y mêlent ! Même si le nouveau président, Donald Trump, ne s’est pas prononcé sur le sujet, des membres influents du Congrès s’y sont farouchement opposés. Ainsi, il semble qu’avec la complicité de ces derniers, certains membres de la House of Lords britannique préparent un plan pour retarder les débats, soit la tenue d’un référendum auprès des Chagossiens installés en Grande-Bretagne. Une stratégie qui vise à retarder l’échéance, au moins jusqu’à l’entrée en fonction officielle de Donald Trump. Ce dernier, d’après la presse britannique, imposerait alors son veto sur cet accord.
Entre-temps, à Maurice, le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, a convoqué, en urgence vendredi dernier, une première réunion d’un comité de haut niveau sous sa présidence et composé du Premier ministre adjoint désigné, Paul Bérenger, du secrétaire au Cabinet et de conseillers juridiques, pour décider de la marche à suivre.