Le constat est brutal : selon le rapport State of Climate Action 2025, pas un seul des 45 indicateurs mondiaux évalués n’est actuellement en voie d’atteindre son objectif climatique à l’horizon 2030. Dix ans après l’Accord de Paris, la planète est encore largement hors trajectoire pour limiter le réchauffement global à 1,5 °C. Pire encore, pour cinq indicateurs clés, la tendance s’aggrave, évoluant dans la mauvaise direction, ce qui exige un sursaut immédiat et massif des États, investisseurs et industries.
Alors que 2024 a été la première année complète où la température moyenne mondiale a dépassé 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels — avec une anomalie estimée à 1,55 °C — le rapport rappelle que le seuil critique n’est pas encore irréversiblement franchi. Mais la fenêtre pour agir se réduit dangereusement.
Le document, publié à l’occasion des dix ans de l’Accord de Paris, se présente comme la feuille de route la plus précise à ce jour pour ramener le monde sur le bon cap. Il fixe des cibles concrètes pour 2030, 2035 et 2050, couvrant la transformation des secteurs les plus émetteurs, la réorientation urgente des flux financiers et l’essor des technologies de captation du carbone.
Les progrès observés restent très insuffisants : 29 indicateurs avancent trop lentement et nécessitent au minimum un doublement — voire un quadruplement — du rythme d’action d’ici la fin de la décennie. Cinq autres manquent encore de données fiables. Seuls six indicateurs montrent une dynamique encourageante, proche du bon cap, à condition d’un soutien politique et financier massif.
Face aux événements climatiques extrêmes qui se multiplient, le rapport envoie un message sans équivoque : le temps n’est plus aux engagements, mais à la mise en œuvre accélérée et mesurable.