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Shane: Le 12/09/2025 à 12:35 | MAJ à 12/09/2025 à 13:07
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AFRINIC
Publié : Le 12/09/2025 à 12:35 | MAJ à 12/09/2025 à 13:07
Par : La Redaction

Le continent africain est secoué par une affaire qui mêle votes par procuration, favoritisme et conflits d’intérêts au sein d’Afrinic, organisme stratégique pour l’internet en Afrique. Benjamin Eshun, ancien président du conseil d’administration, a révélé devant la Financial Crimes Commission (FCC) des irrégularités graves… des élections internes menées dans la précipitation… des électeurs votant par procuration à répétition… et le rôle douteux d’un ‘Receiver’ désigné par la Cour, soupçonné de favoriser une société liée à lui.

Le Ghanéen Benjamin Eshun, ancien président du conseil d’administration d’Afrinic Ltd, a comparu ce mercredi 10 septembre devant la Financial Crimes Commission (FCC). Durant près de sept heures d’audition, épaulé par son avocat Me Arshad Inder, il a accusé l’organisme panafricain de se trouver au centre d’un vaste complot piloter par des intérêts privés.

L’ex-dirigeant s’est d’abord attardé sur une élection interne qu’il qualifie d’irrégulière. Normalement répartie sur trois ans, la désignation des huit membres non exécutifs aurait, selon lui, été menée dans la précipitation, en une seule fois et exclusivement en ligne. Des vidéos circulant en interne montreraient même certains électeurs voter par procuration à répétition, parfois plus de cent fois, un procédé en totale contradiction avec les statuts d’Afrinic.

Benjamin Eshun évoque par ailleurs le rôle de Gowtamsingh Dabee, ‘Receiver’ désigné par la Cour, qu’il soupçonne d’avoir favorisé Cloud Innovation Ltd. Cette société, incorporée à Maurice par AAA Global Services Ltd, serait liée à Dabee lui-même, identifié comme l’un de ses directeurs. Un possible conflit d’intérêts, souligne-t-il, qui n’aurait pas été signalé devant le tribunal.

Selon Benjamin Eshun, Gawtamsingh Dabee aurait ouvert les portes d’Afrinic à Cloud Innovation, en dépit de contentieux judiciaires toujours en cours. Une manœuvre vite révoquée après de vives protestations, mais qui révèle, d’après lui, une stratégie assumée pour permettre à la société et à ses partenaires d’imposer leur domination sur l’organisme.

En filigrane, l’enjeu dépasse largement une simple querelle interne : ce bras de fer autour d’Afrinic touche directement à la gestion et au contrôle stratégique des ressources numériques du continent africain. Une bataille qui soulève désormais la question sensible de la souveraineté digitale de l’Afrique.