
Me Siddhartha Hawoldar a remis un affidavit au nom de son client, Armand Paquiry Apavou, à la Financial Crimes Commission (FCC) dans le cadre de l’affaire MIC-Apavou Hotels Ltd. Ce document a été signé par l’homme d’affaires réunionnais, actuellement à Paris pour des examens médicaux de routine.
C’est un affidavit qui pourrait faire vaciller des piliers du pouvoir. Dans ce document, il accuse des acteurs économiques et politiques de l’avoir piégé dans une affaire de prêt de Rs 2,5 milliards auprès de la MIC.
Mais l’affaire prend une tournure encore plus troublante lorsqu’il évoque les pressions subies et les rôles joués en coulisses. Au cœur de ce dispositif, il cite nommément le ministre des Finances, Renganaden Padayachy qu’il aurait rencontré à quatre reprises en 2023, et Sun Resorts Ltd, une autre entité bénéficiaire de fonds MIC.
Selon lui, l’inclusion de Sun Resorts dans cette affaire n’est pas anodine. Il suggère que les facilités offertes à certaines entreprises auraient servi à favoriser des intérêts privés, sous couvert de soutien économique post-COVID.
Armand Apavou indique qu’une seule proposition, estimée à Rs 2,4 milliards, a été soumise à la MIC pour l’achat des 70 % de parts qu’il détenait dans East Coast Hotel Investment Ltd, cofondée avec SUN en 2015. Il insiste qu’aucune autre offre, notamment celle de Rs 2,1 milliards, ne lui a jamais été communiquée.
En 2022, pour faire face aux dettes de son groupe envers les autorités fiscales, il a entrepris des démarches pour céder ses actions. Il a alors mandaté un employé afin de solliciter un financement auprès de la MIC, ce qui a mené à une collaboration avec Verde Frontier Solutions Ltd, de Dirish Noonaram et de son épouse.
Une rencontre s’est tenue avec l’ex-CEO de la MIC, Jitendra Bissessur, au cours de laquelle une proposition de 52 millions d’euros aurait été évoquée. Armand Apavou affirme avoir ensuite eu plusieurs échanges avec l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy. Une offre officielle de 48 millions d’euros lui a finalement été faite en janvier 2024, avant que l’accord ne soit finalisé en mai.
Me Siddhartha Hawoldar a précisé qu’Armand Apavou reste pleinement disponible pour collaborer avec les autorités mauriciennes.