La Commission anti corruption avait, à l’époque, émis un communiqué pour contester les conclusions de la magistrate Bibi Azna Bholah. Par le biais d’un affidavit, elle demande désormais à la cour suprême de revoir le jugement du tribunal de Port-Louis, c’est-à-dire la radiation de l’accusation provisoire retenue contre Brijendrasingh Naeck le 25 mai dernier.

Le juge David Chan a fixé l’affaire pour le 5 septembre, le temps que Brijendrasingh Naeck, qui est représenté par l’avocat Rajesh Unnuth et l’avoué Hiren Jankee, présente son contre-affidavit.

Dans l’affidavit, l’Icac demande aussi que l’affaire soit entendue le plus tôt possible car le principal concerné ne fait plus l’objet d’une interdiction de quitter le pays et que ses déplacements ne font l’objet d’aucun contrôle.

Pour rappel, Brijendrasingh Naeck avait été suspendu comme Principal Pharmacist du ministère de la Santé le 15 décembre 2021 dans le sillage de l’affaire Molnupiravir. L’Icac soupçonne le haut fonctionnaire, qui compte 27 ans de service, d’avoir facilité l’obtention du contrat pour la fourniture d’un million de comprimés de Molcovirà la société CPN Distributors Ltd.  Le ministère a payé Rs 79,92 chaque comprimé, soit huit fois son prix sur le marché.Brijendrasingh Naeck s’était défendu en disant qu’il avait agi selon les directives de son Senior Chief Executive d’alors, Dalida Allagapen.

Toutefois, dans son jugement, la magistrate Bholah avait émis de sévères critiques dans la manière dont l’Icac a mené l’enquête. Elle a relevé des incohérences dans les réponses de l’enquêteur de l’Icac en cour, a évoqué une tentative de l’Icac d’écarter certains hauts cadres du ministère de la Santé de cette affaire et a estimé que l’Icac s’est embarquée dans une fishing expedition.

Une bonne partie de l’affidavit de l’Icac est consacrée aux remarques acerbes de la magistrate Bholah. L’organisme les conteste bien évidemment.