Dans un affidavit soumis à la Cour suprême le 13 août 2024, le Dr. Ram Dhurmea, ancien directeur de la Station Météo de Vacoas, conteste une décision qu'il juge injuste : celle de le forcer à la retraite dans l'intérêt du service public. Selon le Dr .Ram Dhurmea, le rapport à l'origine de cette décision n'est rien de moins qu'un subterfuge visant à précipiter son départ, sans lui donner la possibilité de se défendre contre des accusations infondées.
L’affidavit du Dr.Ram Dhurmea met en lumière plusieurs éléments cruciaux liés à la gestion du cyclone Belal, qui a frappé l'île entre le 14 et le 15 janvier 2024. L'expert insiste sur le fait que ses explications concernant la trajectoire du cyclone étaient limpides et incontestables, comme mentionné dans le paragraphe 10 de l'affidavit. Il souligne également l’impossibilité pour un météorologue, aussi expérimenté soit-il, de prévoir avec précision à 17 heures le 14 janvier 2024 l’évolution du cyclone pour les 36 à 48 heures suivantes.
Le Dr .Ram Dhurmea dénonce la demande des autorités qui l'ont sommé de justifier pourquoi il ne devrait pas être mis à la retraite, une démarche qu'il qualifie non seulement d'injuste, mais aussi de déraisonnable, illégale et contraire aux principes fondamentaux de justice. Il pointe du doigt un rapport incomplet et biaisé, dépourvu de la transcription complète de la réunion du "National Crisis Committee (NCC)" du 14 janvier 2024, et qui fait fi des bulletins émis sous sa supervision, ce qui, selon lui, démontre un manque flagrant d'objectivité.
L'ancien directeur accuse également le rapport de se baser sur une enquête prétendument indépendante, mais qui, selon lui, n’a pas pris en compte ses déclarations, prouvant ainsi son caractère biaisé. Le Dr.Dhurmea affirme n'avoir jamais été convié à cette enquête ni invité à fournir des explications écrites avant que la décision de s'appuyer sur ce rapport pour enclencher sa mise à la retraite ne soit prise.
Dans cette situation, le Dr.Ram Dhurmea estime que la décision du 23 juillet 2024 prise par la Mauritius Meteorological Station doit être soumise à un contrôle judiciaire, arguant que le processus décisionnel enfreint les règles de justice et est entaché de partialité.
En attendant l’issue de la révision judiciaire, l'ancien directeur demande la suspension de la décision de référer l'affaire à la Public Service Commission. Il avertit que son avenir professionnel, sa vie familiale et ses obligations financières sont en jeu, et qu'un refus de suspension lui causerait un préjudice irréparable.
Le Dr.Ram Dhurmea implore donc la Cour suprême de prendre en considération ces arguments et d'annuler la décision contestée. Il demande également un sursis en attendant la demande de révision judiciaire, ainsi que toute autre mesure que la Cour jugera appropriée.