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Yudhisen Mardaymootoo: Le 25/10/2025 à 06:46 | MAJ à 25/10/2025 à 07:13
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Publié : Le 25/10/2025 à 06:46 | MAJ à 25/10/2025 à 07:13

L’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga, fondateur du groupe Sodiat et proche du régime déchu d’Andry Rajoelina, a saisi la Cour suprême de Maurice pour contester l’ordonnance de gel de ses avoirs bancaires émise le 15 octobre 2025 à la demande de la Financial Crimes Commission (FCC).

L’affaire concerne également son épouse Ramy Nivo Haingonirina Rakotoniary et deux sociétés mauriciennes, Auto Diffusion Ltée et First Class Immobilier Ltd. Le recours vise à obtenir la révocation immédiate du “Criminal Attachment Order”, jugé arbitraire et contraire aux droits constitutionnels des requérants.


Dans son affidavit, Ravatomanga rappelle qu’il a déjà été visé par une enquête du Parquet national financier (PNF) en France, ouverte en 2015 pour fraude fiscale et blanchiment, mais classée sans suite le 25 juillet 2023 faute d’éléments suffisants. Il soutient que la plainte transmise à la FCC reprend “mot pour mot” les mêmes accusations, ce qui constituerait une violation du principe du ne bis in idem — être jugé deux fois pour les mêmes faits.


Il affirme que ses avoirs proviennent d’activités commerciales légitimes, et que les transferts bancaires évoqués par la FCC ont été grossièrement exagérés. Selon lui, il ne s’agissait pas de 140 millions USD comme avancé publiquement, mais de montants bien moindres, liés à des dépenses personnelles et familiales.
L’homme d’affaires dénonce une persécution orchestrée depuis Madagascar, où un coup d’État militaire a renversé le pouvoir civil le 11 octobre dernier. Il accuse certaines figures proches du nouveau régime, notamment l’ex-magistrate Fanirisoa Ernaivo, de mener une campagne de dénigrement à son encontre, à travers de fausses informations relayées à la FCC.


Selon son affidavit, Ernaivo ferait elle-même l’objet d’un mandat d’arrêt international et aurait été condamnée à trois ans de prison par contumace pour diffamation à Madagascar — des accusations qu’elle rejette publiquement.


Ravatomanga souligne qu’il détient le statut de consul honoraire de la Côte d’Ivoire et de la Serbie, fonctions encadrées par la Convention de Vienne sur les relations consulaires. La Côte d’Ivoire aurait d’ailleurs adressé une note verbale officielle aux autorités mauriciennes pour demander qu’il puisse regagner Abidjan.


Il dénonce également une surveillance policière à l’hôpital où il est actuellement admis, sans mandat judiciaire, qu’il assimile à une violation de ses droits fondamentaux.


Mamy Ravatomanga maintient que cette affaire relève d’une instrumentalisation politique dans le sillage des bouleversements à Antananarivo.