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Linley: Le 11/12/2023 à 14:45 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
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Publié : Le 11/12/2023 à 14:45 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
Par : Linley

L’Argentine a officiellement pris le virage de l’ultralibéralisme. Elu le 19 novembre, Javier Milei est devenu dimanche président, annonçant un inévitable « choc » d’austérité.

« Il n’y a pas d’alternative à un ajustement, il n’y a pas d’alternative à un choc » budgétaire, car « il n’y a pas d’argent ! », a-t-il lancé à plusieurs milliers de partisans, à l’extérieur du Parlement, où il venait de prêter serment. « Nous savons que la situation va empirer à court terme. Mais après nous verrons les fruits de nos efforts », a-t-il ajouté, promettant « toutes les décisions nécessaires pour régler le problème causé par 100 ans de gaspillage de la classe politique ».

Face à lui, une mer ciel et blanc de drapeaux argentins acclamait ses interventions, aux cris de « Libertad, Libertad », voire « Motosierra ! » (à la tronçonneuse !), en référence à l’outil qu’il brandissait en campagne, pour symboliser les coupes à venir dans l’« Etat ennemi ».

A la mi-journée, Javier Gerardo Milei, 53 ans, est devenu le douzième président de l’Argentine depuis le retour de la démocratie il y a quarante ans, jurant devant les parlementaires d’honorer « avec loyauté et patriotisme » cette charge, puis revêtant l’écharpe présidentielle. Il a aussi reçu le traditionnel sceptre fait sur mesure pour chaque président, portant dans son cas gravées sur le pommeau les gueules de ses cinq chiens mastiffs anglais – « ses enfants », comme il les appelle.

 

Milei a été investi sous le regard bienveillant de dirigeants ou politiciens nationalistes ou conservateurs, qui avaient salué sa victoire avec enthousiasme : le Brésilien Jair Bolsonaro, le Hongrois Viktor Orban, le chef de la formation espagnole d’extrême droite Vox, Santiago Abascal. Présent aussi l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, avec qui Javier Milei a partagé une longue accolade. Le roi d’Espagne, les présidents d’Uruguay, du Chili, du Paraguay voisins étaient également à Buenos Aires. Le Brésilien Lula, vivement critiqué par Milei par le passé, avait délégué son chef de diplomatie.

Troisième économie d’Amérique latine mais engluée dans une inflation chronique, à 143 % sur un an, un endettement structurel, et 40 % de pauvreté, l’Argentine se prépare à des ajustements douloureux.