
Dans un procès historique qui a captivé le Brésil, l’ex-président Jair Bolsonaro a été condamné jeudi à 27 ans et trois mois de détention pour tentative de coup d’État. La Cour suprême l’a reconnu coupable d’avoir orchestré une manœuvre pour conserver le pouvoir de manière autoritaire après sa défaite face au président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en 2022.
Malgré le soutien affiché de Donald Trump, Jair Bolsonaro, leader d’extrême droite, ne pourra pas échapper à cette lourde sanction. Le juge Cristiano Zanin a souligné sa participation à une « organisation criminelle armée », une décision validée par quatre juges contre un seul au sein de la Cour suprême.
Jair Bolsonaro, qui clame son innocence, reste assigné à résidence à Brasilia depuis août en raison de soupçons d’entrave au procès et sera inéligible jusqu’en 2030. Selon sa défense, il n’a pu assister aux audiences pour des raisons de santé.
Aux États-Unis, Donald Trump a exprimé sa stupéfaction : « Très surprenant », a-t-il déclaré, comparant cette condamnation à ses propres mésaventures judiciaires. « Je l’ai connu comme président du Brésil. C’était un homme bien », a-t-il ajouté, dénonçant ce qu’il considère comme une « chasse aux sorcières ». Washington a réagi en imposant une surtaxe de 50 % sur certaines exportations brésiliennes et en annulant les visas de plusieurs juges, dont Alexandre de Moraes, rapporteur du procès.
Le juge Moraes avait ouvert la voie à la condamnation mardi, affirmant que le Brésil avait « failli replonger dans une dictature » lors du putsch manqué. Jair Bolsonaro est jugé aux côtés de sept anciens proches collaborateurs, incluant plusieurs ex-ministres et généraux, marquant un précédent historique pour le pays encore hanté par la dictature militaire (1964-1985). L’ex-ministre de la Justice de Lula, Flavio Dino, a également voté pour la condamnation, estimant que ces infractions ne pouvaient bénéficier d’aucune amnistie.