Depuis sa nomination, c’est la première fois que Me Rashid Ahmine rencontre Anil Kumar Dip. La nouvelle, accompagnée d’une photo, a été publiée sur le site web du bureau du DPP. Me Rashid Ahmine affirme que cette rencontre était attendue depuis sa nomination en décembre dernier.

Est-ce le signe d’un réchauffement des relations entre les deux titulaires d’un poste constitutionnel ?

Me Rashid Ahmine affirme que lors de sa rencontre avec le commissaire de police, il a évoqué et discuté d’importantes questions ayant trait au système de justice pénale du pays et requérant une attention urgente. Parmi, le retard dans les enquêtes de police, l’arrestation et la détention des suspects, les ordonnances d’interdiction à l’encontre de ces suspects et les inculpations provisoires, y compris le Police and Criminal Evidence Bill.

« Je me réjouis d’une collaboration étroite et fructueuse entre nos organisations en vue d’améliorer de nombreux aspects de notre système de justice pénale qui nécessitent des réformes urgentes », souligne Me Rashid Ahmine.

Rappelons que ces deux titulaires d’un poste constitutionnel sont à couteaux tirés depuis la libération de Bruneau Laurette. Le commissaire de police a contesté la décision du DPP de ne pas faire appel de la libération sous caution de Bruneau Laurette. Il a d’ailleurs déposé une motion en Cour suprême pour une extension du délai pour faire appel de cette décision de la cour de Moka. Ce qui fait que lui, en tant que commissaire de police, pourrait contester la décision de la magistrate Jade Ngan. L’affaire est toujours devant la Gour suprême.

La police et le bureau du DPP se retrouvent également en porte-à-faux dans une autre affaire. Elle concerne l’appel de l’Icac contre la libération sous caution de ChavanDabeedin, du CEB, par le tribunal de Rose-Hill. Le représentant de la commission anticorruption a évoqué le conflit entre le commissaire de police et le Directeur des poursuites dans l’affaire Laurette pour demander que le patron de la police confirme s’il va continuer à être représenté par un officier du bureau du DPP. La police a finalement choisi d’être représentée par l’avouée ShamilaSonah-Ori et l’avocat Ravi Yerrigadoo dans cette affaire. Le même tandem représente le commissaire de police dans le cas Laurette.

Ajouté à cela, il y a eu les attaques à peine voilées du Premier ministre à l’égard du DPP. PravindJugnauth a aussi justifié la démarche du commissaire de police dans l’affaire Laurette.

Pour beaucoup, les relations entre le DPP et le commissaire de police n’ont jamais été aussi mauvaises. Est-ce que cette rencontre est le signe d’un réchauffement ? L’avenir nous le dira.