
Le gouvernement chilien a déposé, mercredi 28 mai, un projet de loi visant à légaliser l’interruption volontaire de grossesse jusqu’à quatorze semaines. Cette proposition, l’un des engagements majeurs du président de gauche Gabriel Boric depuis son élection en 2022, relance un débat sensible dans un pays à forte tradition conservatrice.
Lors d’une conférence, Antonia Orellana, ministre de la Femme, a rappelé que ce projet de loi relance un débat interrompu depuis l’interdiction totale de l’avortement en 1989 sous la dictature de Pinochet. Auparavant, l’avortement était autorisé en cas de danger pour la mère ou fœtus non viable, mais cette exception a été supprimée sous la pression des autorités conservatrices.
Depuis 2017, l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) est permise seulement dans trois cas, danger pour la mère, malformation grave du fœtus, ou grossesse résultant d’un viol. Le nouveau texte propose de l’étendre sans condition jusqu’à 14 semaines.
Cependant, l’avenir du projet est incertain, le président Boric ne disposant pas d'une majorité au Parlement, où l’opposition s’y oppose fermement. La ministre admet qu’un vote avant mars 2026 serait difficile.
Si la dépénalisation totale est un combat historique des féministes, la société reste divisée, seuls un tiers des Chiliens y étant favorables sans restriction. En 2022, une réforme constitutionnelle avait été rejetée par référendum.