Les Nations unies tirent la sonnette d'alarme sur la famine au Soudan. Alors que les combats entre l'armée soudanaise et les rebelles des Forces de soutien rapide (RSF) s'intensifient et que les travailleurs humanitaires peinent à accéder au pays, l'agence mondiale de la santé, l'OMS, pointe une situation dramatique pour les civils. Plus de la moitié de la population du Soudan est au bord de la famine et « sans une intervention immédiate, un nombre incalculable de personnes pourrait mourir » a averti l'OMS ce mercredi. Un cri d'alarme partagé par les ONG car plus rien ne rentre et plus personne ne travaille. C'est le constat qui revient sans cesse dans la bouche des humanitaires, bloqués depuis deux mois par un blocus imposé par des paramilitaires des FSR, les Forces de soutien rapide.

L'intensification des combats a perturbé les approvisionnements et réduit les activités agricoles à néant. Dans le nord du Darfour, à Zamzam, 500 000 personnes déplacées par le conflit souffrent de malnutrition, notamment des enfants. « Il y a des familles aujourd'hui qui mangent des écorces d'arbres parce qu'ils n'ont absolument rien à manger. Il y a des décès dus à la famine : les gens meurent aujourd'hui de faim au Soudan et on sait que si on n'a pas une amélioration de la situation, on n'arrivera pas à ne pas voir des images d'enfants, de villages complets qui vont mourir de faim », explique Justine Muzik Piquemal est la directrice régionale pour Solidarités International :

Ajouté à cela des inondations qui ont frappé le nord est du pays fin août, c'est la troisième famine déclarée au Soudan au XXIe siècle. Mais celle-ci peine à mobiliser des moyens, déplore Stéphane Doyen, responsable des opérations de Médecins sans frontières (MSF).