Le gouvernement de Boris Johnson fait face à des appels pour une enquête sur l’islamophobie après qu’une députée conservatrice a déclaré qu’on lui avait dit qu’elle avait été licenciée en tant que ministre en raison de préoccupations concernant sa «musulmanité».
La députée Nusrat Ghani a en effet déclaré avoir été informée par le ‘ whip’ du gouvernement que sa foi “mettait ses collègues mal à l’aise” lorsqu’elle a perdu son emploi de ministre des Transports en 2020.
Cette affirmation a été fermement démentie par le whip en chef Mark Spencer, qui a déclaré que les commentaires de Ghani dans une interview avec le Sunday Times étaient “diffamatoires”.
À la suite de ces allégations, des travaillistes, des députés conservateurs d’arrière-plan et des groupes confessionnels ont demandé qu’une enquête soit menée sur l’affaire, ainsi que des allégations plus larges d’islamophobie au sein du Parti conservateur.
Les appels interviennent alors que la pression monte sur les tactiques utilisées par les whips pour convaincre leurs collègues de voter avec le gouvernement.
Répondant aux accusations portées par Mme Ghani, la procureure générale du gouvernement fantôme travailliste, Emily Thornberry, a déclaré: «Je connais Nus Ghani… Je l’ai toujours trouvée comme une personne profondément sérieuse et fondée sur des principes. Quand elle fait une allégation comme celle-ci, je la crois.
S’adressant à Times Radio, Mme Thornberry a ajouté que le Parti conservateur “ne prend tout simplement pas au sérieux l’islamophobie parmi ses membres”.
Elle a ajouté : “J’aimerais voir une enquête indépendante sur l’islamophobie au sein du parti conservateur de la même manière que nous avons, à juste titre, mené une enquête indépendante sur le poison qu’est l’antisémitisme au sein du parti travailliste”.
Le Conseil musulman de Grande-Bretagne a également appelé à une enquête, menée par la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme.
Zara Mohammed, secrétaire générale du Conseil musulman de Grande-Bretagne, a déclaré : « Le témoignage de Nusrat Ghani sur l’islamophobie au sein du Parti conservateur est choquant, mais pas surprenant.
Qu’elle vive cela en tant que femme musulmane au sommet du parti, ne fait que renforcer la nature profonde du problème. L’islamophobie institutionnelle au sein du Parti conservateur dure depuis bien trop longtemps en toute impunité.
« L’islamophobie ne devrait pas avoir sa place dans notre politique. Si les membres musulmans du Parti conservateur ou de tout autre parti sont confrontés à des préjugés et à de la discrimination, alors il y a un problème critique. Notre paysage politique doit être juste et inclusif pour tous.