Deux mois et demi après le débarquement en Normandie, les alliés et l’armée B – essentiellement composée de combattants africains venus des anciennes colonies – ouvrent un deuxième front au sud du territoire français. Le président français Emmanuel Macron et plusieurs dirigeants africains célèbrent, ce jeudi 15 août, le 80e anniversaire de l'opération « Dragoon », épisode méconnu mais essentiel des combats d'août 1944. Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, 250 000 soldats de l’armée B française, dont plus de la moitié venait de pays africains de l’empire colonial de l’époque, ont débarqué sur les plages de Provence après les alliés américains, britanniques et canadiens et avec l’appui de 2 000 bâtiments de guerre et de la résistance française. Sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, l’armée B est remontée vers le nord, libérant étape par étape les petits villages. Le but de cette opération appelée « Dragoon » : prendre Toulon et Marseille, deux ports stratégiques en eaux profondes, et ouvrir un nouveau front au sud afin de prendre en étau l’armée allemande nazie, deux mois et demi après le débarquement de Normandie au nord. Paris, la capitale, sera finalement libérée le 25 août 1944.Pour commémorer les 80 ans du débarquement de Provence qui a joué un rôle essentiel dans la libération de la France, une cérémonie se tiendra ce jeudi 15 août pour « honorer les soldats de l’armée B, de toutes origines et confessions, tombés au combat », selon une source à l’Élysée. Durant la matinée, le président français Emmanuel Macron est d’abord attendu pour faire un discours à la nécropole de Boulouris où reposent les corps de 464 combattants, à quelques kilomètres de Saint-Raphaël.