« Je ne peux pas ne pas rappeler les yézidis, victimes innocentes de barbaries insensées et inhumaines, persécutés en raison de leur appartenance religieuse, dont l’identité même et la survie ont été menacées. » a déclaré hier le chef des 1,3 milliard de catholiques du monde en s’adressant aux autorités irakiennes, dont le président Barham Saleh.
“Assez de violences, d’extrémismes, d’intolérance”, ont été les premières déclarations du pape François en Irak.
Le souverain pontife a atterri hier, vendredi 5 mars, à Bagdad, où il a été accueilli par le Premier ministre Mustafa al-Kazimi.
En fait, le pape a abordé tous les sujets brûlants lors de sa visite. Le rappel du sort de la minorité yézidie, prise pour cible par les membres de l’organisation Etat islamique (EI) à partir de 2014, et dont des milliers de femmes ont été réduites à l’esclavage sexuel, n’en est qu’un.
« Assez de violences, d’extrémismes, d’intolérances », a aussi martelé le souverain pontife. Assez également de la « corruption », qui a conduit des centaines de milliers d’Irakiens à manifester durant des mois fin 2019. A l’époque, le pape avait exhorté l’Irak à cesser de réprimer ses jeunes en demande de justice. Il faut « édifier la justice », a de nouveau plaidé le dignitaire argentin.
Il faut en outre que « personne ne soit considéré comme citoyen de seconde zone », a-t-il fait valoir. Notamment les chrétiens, qui représentent 1 % de la population du pays − ils ne sont plus que 400 000 actuellement, contre 1,5 million il y a vingt ans. Le pape a donc rappelé leur « présence très ancienne sur cette terre », plaidant pour « leur participation à la vie publique » en leur qualité de « citoyens jouissant pleinement de droits, de liberté et de responsabilité ».