Dans un reportage publié ce vendredi 5 février, la BBC indique que les Ouïghours détenus dans les « camps de rééducation » chinois sont soumis à des viols systématiques.
Des victimes et des témoins oculaires des camps déclarent dans le reportage que les détenus font l’objet « de viols, d’actes de torture, de stérilisations forcées et de lavage de cerveau, de manière systématique ».
Tursunay Ziawudun, une ancienne détenue qui a vécu pendant 9 mois dans l’un de ces camps d’internement chinois, avant de s’enfuir aux États-Unis, a déclaré avoir été violée et torturée à plusieurs reprises.
« Les hommes portaient toujours des masques, même s’il n’y avait pas de pandémie à l’époque. Ils portaient des costumes et non des uniformes de police. Ils venaient toujours après minuit dans les cellules pour choisir les femmes qu’ils voulaient violer et les emmenaient dans une «salle obscure», où il n’y avait pas de caméras de surveillance. Plusieurs nuits durant, ils m’ont emmenée », a-t-elle confié.
Elle a expliqué que les femmes détenues dans le camp « recevaient de leurs geôliers des injections de nature inconnue tous les 15 jours, ce qui leurs causaient des effets secondaires tels que la nausée, le vomissement et un état de léthargie », mentionne le rapport de la BBC.
La Chine contrôle le Turkestan oriental depuis 1949. C’est la patrie de la minorité turque musulmane ouïghoure, que Pékin appelle « Xinjiang », ce qui signifie « nouvelles frontières ».
Les statistiques officielles indiquent qu’il y a 30 millions de musulmans dans le pays, dont 23 millions sont des Ouïghours, tandis que des rapports non officiels confirment que le nombre de musulmans est proche de 100 millions.
En mars dernier, le Département d’État américain a publié son rapport annuel sur les droits de l’homme pour 2019, dans lequel il indique que la Chine détient des musulmans dans des centres d’internement pour effacer leur identité religieuse et ethnique et les obliger au travail forcé.
La Chine affirme, cependant, que ces centres, que la communauté internationale qualifie de « camps de concentration », sont des « centres de formation professionnelle » et visent à « débarrasser l’esprit de leurs détenus des idées extrémistes ».