Maurice fait face depuis plusieurs décennies à une crise croissante de la population de chats et de chiens errants. Alors que de nombreux pays confrontés à des défis similaires ont mis en place des programmes de stérilisation à grande échelle combinés à des contrôles stricts de la reproduction, l’île peine à rattraper son retard. Aux Pays-Bas ou au Bhoutan, la réussite de ces programmes repose sur des stratégies scientifiques de gestion des populations et sur l’implication active des vétérinaires, permettant de réduire le nombre d’animaux errants et d’améliorer le bien-être animal.
À Maurice, la situation se détériore à un rythme alarmant. Les acteurs de la protection animale dénoncent l’influence de praticiens désuets au sein du Conseil vétérinaire, jugés déconnectés des réalités sur le terrain. Les associations et secouristes, souvent financés uniquement par des dons du public, peinent à gérer le sauvetage, la réhabilitation, la stérilisation et le placement des animaux en détresse.
Des tentatives répétées ont été signalées pour limiter l’octroi de licences à des vétérinaires étrangers qualifiés, malgré l’aggravation de la crise. Les conséquences sont multiples : hausse des conflits entre humains et animaux, augmentation des cas d’abandon et de maltraitance, et difficultés croissantes pour les ONG et les bénévoles face aux coûts toujours plus élevés de nourriture, de fournitures et de soins vétérinaires.
Pour ANSAM (Animal Network for Sterilisation Advocacy and Mobilisation), la situation est désormais critique. L’organisation plaide pour une réforme structurelle urgente, notamment au sein du Conseil vétérinaire, afin que celui-ci fonctionne avec responsabilité et selon les standards internationaux de bonne gouvernance. Alors que dans de nombreux pays, les membres de conseils incapables de remplir leur mandat sont contraints de démissionner, à Maurice, certains membres en poste depuis de longues années continuent de siéger malgré leur incapacité à résoudre la crise des animaux errants.
Face à cette situation, ANSAM, coalition d’ONG et d’activistes crédibles pour la protection animale, réclame quatre mesures urgentes :
- La mise en place d’un programme scientifique de gestion des populations de chiens et de chats, basé sur des modèles internationaux éprouvés. Les refuges ne peuvent remplacer les stérilisations de masse.
- L’application immédiate de contrôles stricts sur la reproduction des chiens et des chats.
- Le remplacement des membres non performants du Conseil vétérinaire par des experts compétents en bien-être animal.
- Le renforcement des mécanismes d’application de la loi sous l’Animal Welfare Act afin de garantir la protection effective des animaux dans tout le pays.
ANSAM se dit prête à collaborer avec tous les acteurs concernés pour que Maurice adopte des standards modernes, humains et efficaces en matière de protection animale, alignés sur les meilleures pratiques internationales.