Le 9 février, Mya Thwate Thwate Khaing, 20 ans,(notre photo) a reçu une balle dans la tête au cours d’une manifestation violemment réprimée à Naypyidaw, la capitale. Elle est morte hier. Depuis, des manifestants défilent avec sa photo et une bannière de 15 mètres de long à son effigie a été déployée sur un pont.
L’hôpital où elle a été admise a confirmé qu’elle était morte peu avant midi vendredi 19 février, après avoir passé dix jours en soins intensifs. Un responsable de cet établissement a précisé qu’un examen médical de son corps serait pratiqué. Un service funèbre doit être organisé dimanche, a précisé son frère à l’Agence France-Presse.
Si les autorités ont affirmé que seuls des projectiles en caoutchouc avaient été utilisés durant la manifestation, des membres du personnel médical de l’hôpital qui a soigné des blessés ont raconté qu’au moins deux personnes avaient été touchées par des tirs à balles réelles. L’organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International est quant à elle arrivée à la conclusion, après avoir analysé les images à sa disposition, que « la police avait imprudemment visé des protestataires, sans la moindre considération pour leur vie ou leur sécurité ».
La sœur de la jeune fille, Poh Poh, a de son côté lancé un appel : « Rejoignez, s’il vous plaît, le mouvement de protestation pour qu’il réussisse. » « C’est tout ce que je veux dire », a-t-elle lâché devant des journalistes. Sur Twitter, où les commentaires indignés se multipliaient à l’annonce de la mort de la jeune manifestante, un internaute a écrit : « Nous te rendrons justice. »