Des habitants de Rangoun ont fui en nombre ce mardi (16 mars) un quartier de Rangoun en proie à de violents affrontements ces derniers jours, tandis que des familles de manifestants pro-démocratie s’apprêtent, ce mardi 16 mars, à enterrer leurs morts après “le bain de sang” perpétré par des forces de sécurité. Plus de 180 civils ont été tués depuis le coup d’Etat militaire du 1er février contre Aung San Suu Kyi. Ce qui a poussé de nombreux des résidents à quitter Rangoun.
La junte a par ailleurs coupé depuis dimanche les connexions internet mobile, rendant plus difficile la coordination entre les protestataires. Ces connexions n’étaient toujours pas rétablies mardi en fin de matinée.
Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé ce “bain de sang”. Et a appelé la communauté internationale, y compris les acteurs régionaux, « à se rassembler en solidarité avec le peuple birman et ses aspirations démocratiques”.
Procès contre Aung San Suu Kyi renvoyé
Hommes politiques, responsables locaux, activistes, artistes, fonctionnaires grévistes : près de 2.200 personnes ont été arrêtées depuis le 1er février, dont Aung San Suu Kyi, 75 ans, toujours mise au secret. L’ancienne cheffe de facto du gouvernement civil devait comparaître par vidéoconférence hier (lundi 15 mars), mais l’audience a été reportée faute d’internet. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est inculpée pour quatre infractions. Elle est aussi accusée de corruption, le régime affirmant qu’elle a perçu en guise de pots-de-vin 600.000 dollars et plus de 11 kilos d’or. La prochaine audience doit se tenir le 24 mars.
SOURCE : AFP