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: Le 15/02/2021 à 06:44 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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Publié : Le 15/02/2021 à 06:44 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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Sourdes aux critiques de la communauté internationale, les forces de sécurité ont tiré, hier, pour disperser les opposants. Plusieurs journalistes ont été arrêtés. Dans la soirée, la junte a déployé ses blindés dans les grandes villes du pays.

Les forces de l’ordre ont en effet tiré sur des manifestants hier, dimanche 14 février, en Birmanie, tandis que des militaires étaient en train d’être déployés, faisant craindre une répression imminente du mouvement de protestation contre le coup d’État.

 

À Rangoun, ils se sont notamment réunis près de la célèbre pagode Shwedagon, pour réclamer la fin de la dictature et la libération de Aung San Suu Ky, prix Nobel de la paix 1991, tenue au secret depuis son arrestation.

 

Des chars ont été aperçus à Rangoun, la capitale économique. Des déploiements de soldats ont été constatés dans d’autres villes, d’après des images diffusées sur les réseaux sociaux.

 

Près de la gare centrale, des habitants ont bloqué une rue à l’aide de troncs d’arbres pour empêcher la police de pénétrer dans le quartier. Ils ont ensuite reconduit des policiers, arrivés pour chercher des employés des chemins de fer grévistes et les forcer à reprendre le travail.

 

Coupures d’internet généralisées

 

La Birmanie connaît des « coupures d’internet » dans l’ensemble du pays, a indiqué dimanche l’ONG de surveillance d’internet, NetBlocks.

 

Ces importantes perturbations « ont commencé vers 01 h heure locale, a fait savoir l’organisation qui précise qu’«’internet fonctionne à 14 % de ses niveaux habituels », alors que des troupes ont été déployées dans le pays, faisant craindre une répression imminente du mouvement de protestation contre le coup d’État.

 

Cinq journalistes arrêtés

Les forces de sécurité ont eu recours à des canons à eau puis des détonations ont retenti. « Il y a quelques minutes, la Tatmadaw (l’armée en birman) ​a été renforcée par des blindés, puis ils ont commencé à tirer », a déclaré un habitant souhaitant rester anonyme par crainte de représailles.

 

Cinq journalistes ont été arrêtés, d’après un média local, tandis que des blindés ont commencé à patrouiller dans d’autres grandes villes du pays. Des soldats ont également été déployés devant plusieurs centrales électriques.

 

Les chefs de la junte « tenus pour responsables »

Les chefs de la junte seront « tenus pour responsables » des violences en Birmanie, a averti dimanche le rapporteur de l’ONU. « C’est comme si les généraux avaient déclaré la guerre au peuple birman », a tweeté Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie.

 

 

« À l’attention des généraux : vous serez tenus pour responsables ».

 

Inquiétudes des nations étrangères

L’ambassade des États-Unis a recommandé à ses ressortissants de se mettre à l’abri. À Rangoun, la première ville du pays, des chars ont été aperçus.

 

Plusieurs ambassades occidentales ont exhorté l’armée à ne pas engager de mesures punitives. Nous demandons aux forces de sécurité de ne pas recourir à la violence contre les manifestants et les civils qui protestent contre le renversement de leur gouvernement légitime, ont écrit sur Twitter les représentations diplomatiques des États-Unis, du Canada et de plusieurs pays de l’Union européenne.

 

L’armée traque des militants

L’armée a de son côté diffusé une liste de sept militants parmi les plus renommés de Birmanie, qu’elle recherche activement pour avoir encouragé les manifestations.

 

Si vous trouvez les fugitifs mentionnés ci-dessus ou si vous avez des informations à leur sujet, signalez-vous au poste de police le plus proche ​, a-t-elle écrit dans un communiqué publié dans les médias d’État.  Ceux qui les hébergent seront (confrontés) à des actions conformément à la loi​.

 

Depuis le putsch, quelque 400 personnes ont été arrêtées, des responsables politiques, des militants et des membres de la société civile, y compris des journalistes, des médecins et des étudiants.

 

Sur la liste des sept  fugitifs  ​figure le nom de Min Ko Naing, un leader du mouvement étudiant de 1988, qui a déjà passé plus de 10 ans en prison.

 

Ils arrêtent les gens la nuit et nous devons être prudents ​, a-t-il déclaré quelques heures avant l’émission de son mandat d’arrêt.

 

Ils pourraient sévir avec force et nous devrons être préparés  ​a-t-il ajouté dans une vidéo publiée sur Facebook, malgré l’interdiction faite par la junte d’utiliser cette plate-forme.

 

La peur des représailles est dans tous les esprits en Birmanie, où les derniers soulèvements populaires de 1988 et 2007 ont été réprimés dans le sang par les militaires.

Source : Ouest-France et France 24