
Il est des institutions que l’on croit à l’abri des passions triviales. La Banque de Maurice, supposée gardienne de la stabilité monétaire, en fait partie. Et pourtant, ce temple de rigueur se transforme en feuilleton tropical, digne des pires séries Netflix : intrigues de bureau, ambitions mal placées, scandales privés. Bienvenue dans « BoM ALERT », où la prudence monétaire cède la place à un vaudeville institutionnel.
L’affaire Rajeev Hasnah : quand la caméra ne ment pas
Protagoniste du moment : Rajeev Hasnah, First Deputy Governor, accusé — ô surprise — non pas d’un dérapage monétaire, mais d’un dérapage beaucoup plus personnel. Tentative pathétique de « damage control » : « Je n’ai jamais fait l’objet d’une quelconque accusation », déclare-t-il avec la gravité d’un moine en retraite spirituelle. Admirable. Sauf que, dans cette tragédie en trois actes, les caméras de surveillance sont les nouveaux choristes : dates précises, heures exactes, images irréfutables.
L’affaire Astronomer et son duo sulfureux Cabot-Byron fait pâle figure : là-bas, on cache son visage à un concert de Boston ; ici, on détourne les yeux dans les couloirs aseptisés de la BoM.
Quand la presse devient un punching-ball
Le sommet du ridicule ? Une lettre envoyée aux rédactions pour « rectifier » un article confidentiel. Résultat : au lieu d’éteindre l’incendie, on y balance une citerne d’essence. Chaque dénégation attire un nouveau témoignage, chaque rectificatif déclenche une fuite. La presse adore ce parfum de scandale : une institution, un haut gradé et… une liaison interdite avec la directrice des « Ressources trop Humaines ». Un mélange explosif… et une détonation prématurée garantie.
Un Parti travailliste qui prend ses distances
Autrefois cheval prometteur du Parti travailliste, Rajeev Hasnah est lâché en rase campagne. « Une carrière gâchée avant même d’avoir commencé », souffle-t-on dans les couloirs rouges. Les partenaires du Parti Travailliste observent la scène avec une froideur clinique : dans la jungle politique, l’odeur du soufre est plus rédhibitoire que celle du déficit budgétaire.
Incompétence et défiance : le double fardeau
À ce naufrage moral s’ajoute un déficit… technique. Gestion calamiteuse des réserves, erreurs stratégiques en série, mauvais choix de fund managers, absence totale de vision : un bilan si accablant qu’il ferait passer un trader amateur pour un prix Nobel d’économie.
Au sein de la Banque, le staff grince des dents. La confiance s’effondre, la salle des marchés retient son souffle. L’indépendance monétaire ? Elle vacille, prise en otage par des querelles d’ego et des frasques de couloir.
De l’institution à l’intrigue : la lente déchéance
Hier symbole de rigueur, la Banque de Maurice ressemble aujourd’hui à un théâtre d’ombres, où ambitions contrariées et manœuvres désespérées tiennent le rôle principal. Si autrefois on craignait les fuites de capitaux, aujourd’hui ce sont les fuites dans les allées feutrées de la BoM qui font la Une.
Un conseil à M. Hasnah : on peut éteindre un incendie financier avec un plan de sauvetage. Mais pour un incendie moral, il n’y a qu’un extincteur : la porte de sortie.
Julien Delombre
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