
Un article du Telegraph révèle que le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, était sur le point de céder la souveraineté des îles Chagos et, avec elle, le contrôle stratégique de la base militaire de Diego Garcia – à l'île Maurice. Cependant, une intervention de l'administration Trump aurait fait basculer les négociations.
Jusqu'à récemment, Keir Starmer, soutenu par l'administration Biden, semblait favorable à la finalisation d'un accord visant à restituer les îles Chagos, territoire britannique de l’océan Indien, à Maurice. Cet accord aurait inclus un bail de 99 ans permettant au Royaume-Uni et aux États-Unis de maintenir leur présence militaire à Diego Garcia, en échange d’un loyer annuel de 90 millions de livres.
Diego Garcia est bien plus qu’une simple base militaire. Depuis les années 1970, cette base commune anglo-américaine permet le ravitaillement de sous-marins et sert de point névralgique pour contrer des menaces émergentes, notamment celles émanant de la Chine.
Pour Marco Rubio, nouveau secrétaire d'État américain, céder ce territoire à Maurice pourrait ouvrir la voie à une ingérence chinoise. Maurice, qui s’est rapproché de Pékin à travers un accord commercial signé en 2021, entretient également des relations de plus en plus étroites avec Téhéran. Le Premier ministre mauricien, le Dr Navin Ramgoolam a récemment déclaré son intention de renforcer les liens diplomatiques avec la Chine, qualifiant le président Xi Jinping d’« ami fidèle ».
Ces rapprochements alimentent les inquiétudes occidentales quant à la capacité de Maurice à protéger Diego Garcia contre des menaces potentielles. Les alliances stratégiques de Maurice avec la Chine et l’Iran sont perçues comme des risques majeurs pour la sécurité de cette base vitale.
Un autre point de discorde concerne les Chagossiens, descendants des habitants originels des îles, déplacés de force lors de la création de la base militaire. Beaucoup d’entre eux, désormais installés au Royaume-Uni, s’opposent à l’idée de voir Maurice reprendre le contrôle des îles, craignant d’être privés d’accès à leur territoire ancestral.
Pour certains observateurs, cette restitution est perçue comme une tentative des Nations Unies de corriger des injustices coloniales. Cependant, pour Londres et Washington, il s’agit avant tout de protéger un atout stratégique face à des puissances adverses comme la Chine et l’Iran.
En accueillant Donald Trump à la table des négociations, Keir Starmer semble avoir révisé sa position. Un compromis sera-t-il possible sans compromettre la sécurité commune des alliés occidentaux ? Le débat sur l’avenir des Chagos et de Diego Garcia reste ouvert, mais les enjeux, eux, sont indéniablement globaux.