Dans une des premières scènes de « Smile 2 », la superstar de la pop fictive Skye Riley est dans l'appartement de son dealer de drogue. « Crois-tu aux trucs bizarres ? » lui demande-t-il, entre deux lignes de cocaïne. Vous le saurez certainement après avoir vu ce roman d’horreur — le deuxième film du scénariste et réalisateur Parker Finn qui ouvre la franchise à des promesses de multiples tournages à venir.
 

« Smile 2 » arrive alors que des sourires dérangeants sont placés sur les citrouilles à l'approche de Halloween, et les scènes psychotiques et exagérément inventées de « Joker : Folie à Deux » font contre mauvaise fortune bon cœur face à leurs crash au box-office.

C’est donc le moment idéal pour une suite du « Smile » de 2020, qui a comblé le fossé entre l’horreur artistique élevée et le slasher movie pur et simple. L’histoire commence six jours après le dernier film, mais ils sont à peine connectés - un seul personnage pendant quelques minutes - alors que nous regardons un démon qui force ses victimes à sourire avant de rencontrer une fin macabre se frayer un chemin dans le monde de la drogue de bas niveau.

L'entité maléfique finira par s'abattre sur notre héroïne, Skye, une superstar de la pop qui a remporté des Grammy. Nous la rencontrons un an après un horrible accident de voiture dans lequel elle était impliqué, qui a tué son célèbre petit ami et l'a laissée avec une dépendance à la Vicodine et des rumeurs comme quoi elle aurait quelque chose à voir avec ça. Le dealer a maintenant infecté Skye, mais elle n'a aucune idée de ce qui l'attend.

S’il y a une chose dont on peut se réjouir, c'est de voir Naomi Scott se donner à fond, toute morveuse, maculée de sang et les yeux écarquillés, remplis de peur. Scott est parvenu à lui faire insuffler une dose d’humanité dans le rôle — diva, gémissante, provocante, tendue, paniquée. Elle chante même sur la bande sonore — des chansons qui sont des succès crédibles.

Le démon du sourire entre en collision avec Skye alors qu'elle s'apprête à entamer une tournée de retour et que la pression est à son comble. Finn est à son meilleur niveau ici, se moquant des interviews télévisées confessionnelles : « Je vous ai laissé tomber et je promets que cela ne se reproduira plus jamais. » La direction de Skye exige qu'elle se présente à ses fans avec le « sourire et lise le téléprompteur ».

Finn est devenu un cinéaste beaucoup plus assuré et il utilise l'humour avec maestria. Il aime toujours faire sursauter son public, les éclaboussures de sang et les scènes à vomir ses tripes, tel un corps traîné par un camion jusqu'à ce que ce ne soit plus qu'un bouilli sanguinolent méconnaissable.

Finn prend aussi son pied en mettant ses héroïnes dans des situations horribles. Dans le premier film, un chat mutilé et tué était inclus dans le cadeau d'anniversaire d'un enfant. Dans « Smile 2 », c'est un discours impromptu devant des pontes de l'industrie musicale qui déraille terriblement. Il vise une une cible plus profonde : comment faire taire ces voix dans nos têtes qui disent que nous ne sommes pas bons ?

Le scénario de Finn est parfois décalé lorsqu’il cherche à trouver une fin à « Smile 2 », apparemment tiraillé entre deux issus possibles, avant de livrer en gros les deux, relançant des séquences de rêve et des histoires parallèles comme un calmar pompant de l'encre pour couvrir ses traces.

Mais il a néanmoins trouvé un créneau satirique parfait, s’ouvre une voie royale à un troisième film et nous offre une autre star montante à surveiller. Autant de raisons à… « Smile ».