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Jesna Appa: Le 10/09/2025 à 09:34 | MAJ à 10/09/2025 à 09:38
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Publié : Le 10/09/2025 à 09:34 | MAJ à 10/09/2025 à 09:38
Par : Yeshoda Keenoo

Le gouvernement mauricien prépare une révision en profondeur de la gestion des permis de travail pour les étrangers. Dans un rapport publié ce mardi par le comité interministériel sur les permis de travail, plusieurs mesures sont proposées pour simplifier les procédures, mieux protéger les droits des travailleurs migrants et répondre aux besoins pressants du marché de l’emploi.

Avec une population vieillissante, un faible taux de natalité et un désintérêt croissant des jeunes pour certains métiers exigeants – construction, hôtellerie, manufacture ou boulangerie –, Maurice fait face à une pénurie de main-d’œuvre. Actuellement, environ 45 300 travailleurs étrangers, majoritairement originaires d’Inde, du Népal, de Madagascar et du Bangladesh, sont employés dans le pays. Ils représentent un soutien crucial dans des secteurs stratégiques tels que le textile, le tourisme, l’agriculture et la construction.
Parmi les recommandations du comité figure l’abolition du système de Permission in Principle (PIP), jugé trop contraignant. Les employeurs pourront désormais soumettre directement leurs demandes, à condition de démontrer qu’ils n’ont pas trouvé de main-d’œuvre locale via le National Employment Department et la plateforme MauritiusJobs.

Le rapport propose également d’harmoniser la durée maximale de séjour des travailleurs étrangers à dix ans et de moderniser le National E-Licensing System (NELS), qui intégrerait tous les types de permis et permettrait un suivi plus transparent grâce à une carte dotée d’un QR code.

Pour prévenir les abus, le document insiste sur plusieurs points : interdiction pour les employeurs de conserver les passeports, alignement des conditions de travail sur celles des employés locaux et création d’un fonds spécial de Rs 500 par travailleur étranger pour couvrir leurs frais de subsistance et d’assistance juridique.

Concernant le Bangladesh, dont le recrutement avait été suspendu en 2023 en raison d’un nombre élevé de travailleurs en situation irrégulière, le comité propose une reprise partielle, notamment dans les secteurs en pénurie comme la boulangerie, le textile et l’imprimerie.

Le rapport conclut que la main-d’œuvre étrangère doit compléter, et non concurrencer, la main-d’œuvre locale, dans un cadre plus transparent et efficace, afin de préserver la compétitivité de Maurice et de soutenir sa croissance économique.