Lors de la séance parlementaire du 25 novembre, le ministre de l’Agro-industrie et de la Pêche, Arvin Boolell, a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur du blanchissement des coraux dans le pays. Répondant à une question du député Francisco François, il a rappelé que Maurice fait face depuis plus de 20 ans aux effets du changement climatique, avec des températures océaniques en hausse constante.
Le ministre a indiqué qu’en 2025 la situation est décrite comme l’une des plus sévères, avec plus de 80 % de blanchissement sur certains sites et près de 50 % de mortalité corallienne dans les zones peu profondes. Or, les récifs ont besoin de 10 à 15 ans pour se régénérer, alors que les vagues de chaleur marine surviennent désormais tous les deux à trois ans.
Arvin Boolell a également détaillé les actions engagées pour renforcer la résilience marine. Il a rappelé que des stations de surveillance des récifs sont en place depuis 1996 et que Maurice et Rodrigues comptent aujourd’hui 18 aires marines protégées. Plusieurs projets de restauration corallienne sont menés sur différents sites, accompagnés de la formation de plus de 100 membres de communautés locales. De nouveaux programmes impliquant plus de 300 pêcheurs ont aussi été lancés. Le ministère collabore avec la JICA pour la reproduction sexuelle des coraux, tandis que deux nurseries coralliennes terrestres, actuellement en construction, seront opérationnelles en 2026. Le gouvernement a également renforcé le Fisheries Act 2023 pour interdire les pratiques destructrices et poursuit le déploiement de dispositifs Fish Aggregating Devices (FAD) afin de réduire la pression de pêche dans les lagons.
Le secteur touristique montre également un intérêt croissant pour participer à des projets de restauration dans une logique d’écotourisme.
Concernant les impacts économiques sur la pêche et le tourisme, le ministre a reconnu qu’aucune étude spécifique n’a encore été réalisée. Toutefois, le sujet sera intégré aux Assises de l’Océan prévues début 2026. Un comité technique réunissant les ministères concernés et les institutions scientifiques sera mis en place, avec l’appui du United Nations Development Programme (UNDP) et de l’Union européenne, afin d’élaborer des recommandations.