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: Le 25/11/2020 à 17:44 | MAJ à 18/07/2024 à 17:26
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Publié : Le 25/11/2020 à 17:44 | MAJ à 18/07/2024 à 17:26
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Coronavirus : un  dépistage rapide en masse tuera la pandémie en quelques semaines selon Harvard

Des chercheurs de l’École T.H. Chan de santé publique d’Harvard et de l’université Boulder du Colorado l’affirment après une analyse d’un modèle mathématique prédictif, relatant l’influence des tests sur l’évolution de la pandémie de COVID-19.

En effet, selon l’un de leurs scénarios, dans une grande ville d’environ huit millions d’habitants, un test de dépistage rapide réalisé en masse deux fois par semaine réduirait le R0 (ou taux de reproduction de base, qui correspond au nombre moyen de personnes qu’un malade peut contaminer) du virus du COVID-19 de 80%.

L’utilisation, en masse, d’un test antigénique PCR classique – qui reconnaît ou non la présence de particules virales, en plus ou moins 48 heures après un prélèvement naso-pharyngé – à la même fréquence ne réduirait seulement ce ratio que de 58%.

Selon les chercheurs, cette disparité viendrait du fait, notamment, qu’une personne infectée peut voir sa charge virale passer de 5000 à un million de particules virales en 18 à 24 heures. Cela explique comment, par exemple, deux tiers des malades asymptomatiques continueraient ainsi de transmettre leur maladie en attendant les résultats d’un test classique. À l’inverse, un test rapide avéré positif permettrait, malgré sa relative imprécision, d’isoler le malade avant qu’il ne propage le virus.

Depuis plusieurs mois, ils existent chez certains médecins, en pharmacie ou en laboratoire d’analyse des dispositifs de dépistage rapides du coronavirus SARS-CoV-2. À l’instar des tests classiques, ces derniers se distinguent peuvent être de deux types : le test antigénique PCR (qui détecte le nombre de copies d’ARN, correspondant aux particules virales relevées dans un échantillon naso-pharyngé prélevé à l’aide d’un écouvillon), relatant la contagiosité d’un malade, et le test sérologique (qui évalue le nombre d’anticorps spécifiquement anti-COVID-19 recensés dans le sang), permettant d’avancer si une personne est ou a été infectée dans les semaines précédentes.

Ces tests sont généralement réalisés en 48 heures. Les tests rapides, eux, peuvent offrir un résultat en une trentaine de minutes. Ils se distinguent aussi par leur imprécision : ils ne permettent de donner un résultat positif uniquement si la charge virale est très importante. Ils peuvent donc ne pas remarquer la présence d’un virus en faible quantité, et donner un « faux positif. »

Dans un scénario plus précis, où 4% des habitants auraient été diagnostiqués positifs, l’instauration de tests rapides en masse (chez au moins trois quarts de la population) tous les trois jours réduiraient le nombre de personnes infectées de 88%, sur six semaines, « suffisamment pour mener l’épidémie locale à son endiguement total. » En somme, selon le professeur Daniel Larremore de l’université Boulder du Colorado, « il vaut mieux s’appuyer sur un test moins précis, mais qui donne un résultat dans la journée qu’un test plus précis qui donnerait un résultat le lendemain. » Dans un communiqué relayé par Science Alert, il estime que, pour endiguer la pandémie rapidement, les autorités pourraient, en appliquant cette stratégie, « seulement donner l’ordre aux personnes dépistées positives de rester chez elles, au cas par cas, plutôt que d’empêcher l’ensemble de la population de vaquer à ses occupations pour être certain de ne laisser passer aucun malade. »

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