” Nous avons dépassé le seuil d’alerte et nous atteindrons d’ici peu les critères qui déclencheront un couvre-feu généralisé “, alerte l’Union Régionale des Médecins Libéraux de l’Océan Indien.
Hier, vendredi 12 février, l’Agence Régionale de Santé de La Réunion a confirmé que le taux d’incidence s’approche de 82 cas pour 100 000 habitants dans le département. 100 nouveaux cas sont recensés chaque jour sur les 4 derniers jours. 9 nouveaux cas de variants ont également été identifiés, à savoir 8 cas de variant sud-africain et 1 cas de variant britannique.
Les raisons de la reprise de l’épidémie
Pour l’URML OI, la situation épidémique s’aggrave. L’introduction du variant va, selon les médecins libéraux, accélérer la diffusion de l’épidémie car ” ce virus “s’accroche” beaucoup plus à l’homme le rendant ainsi beaucoup plus contagieux “. Ils rappellent que si une personne Covid+ contamine 30 % de son entourage, le taux passe à 90 % avec variant sud-africain.
Selon l’URML OI, la reprise de l’épidémie est multifactorielle. Outre l’introduction du variant sud-africain, sont également en cause les retours de vacances de l’Hexagone et de Mayotte et la rentrée scolaire.
L’Union Régionale des Médecins Libéraux pointe également du doigt le manque de contrôle sanitaire aux frontières, évoquant des tests RT-PCR falsifiés et non contrôlés avant l’embarquement, les motifs impérieux non respectés ou encore le non-respect de la septaine recommandée et la non-réalisation du test en sortie de septaine.
Enfin, le relâchement de la population réunionnaise quant à l’application des mesures barrières, ” et encore plus avec les nouvelles consignes plus rigoureuses ” est constaté par les médecins libéraux.
Surtension sur le système de santé
Les médecins libéraux se disent inquiets ” à la veille d’une reprise épidémique bien plus grave qu’en août/septembre ou octobre/novembre “. Ils craignent que la propagation du variant sud-africain entraine plus de cas positifs, donc plus de patients en hospitalisation ou en réanimation, et par conséquent une surtension du système de santé, qui se fait déjà ressentir.
” Notre système de soins qui fonctionne déjà à plein régime avec la prise en charge de pathologies lourdes ne pourra y faire face qu’au prix d’une déprogrammation massive de ces patients fragiles avec une perte de chance comme nous l’avions constaté lors du confinement. ”
Union Régionale des Médecins Libéraux de l’Océan Indien
Eviter la catastrophe sanitaire
L ’URML OI préconise une application stricte des mesures barrières, du port du masque chirurgical ou de catégorie 1, de la distanciation physique de 2 mètres, du lavage de mains et des surfaces. Elle demande un renforcement des contrôles sanitaires aux frontières, notamment dans la détection de toute fraude préjudiciable à la sécurité sanitaire, soulignant le faible taux de dépistage des voyageurs en sortie de septaine.
Les rapatriements sanitaires de l’ensemble des français de la Zone Océan Indien ne sont aucunement remis en cause, ” c’est notre devoir de solidarité régionale qui doit prévaloir en toutes circonstances “, écrit l’URML OI. Elle demande cependant qu’un seuil soit fixé et qu’une vigilance accrue soit apportée sur le nombre et les indications des Evasan pour éviter la saturation de l’organisation sanitaire locale. Une demande va être faite auprès du ministre de la santé pour l’installation d’un hôpital de campagne, voire le déploiement de bâtiment de la marine comme le Mistral, à Mayotte.
Enfin, l’URML OI demande que les déprogrammations soient les plus tardives possibles et le plus limitées possibles en concertation avec les professionnels de santé. Le recours à la vaccination doit, selon elle, être plus important pour les populations susceptibles de faire des formes graves de la maladie.
Source : Réunion La Première