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: Le 28/10/2020 à 13:47 | MAJ à 18/07/2024 à 17:26
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Publié : Le 28/10/2020 à 13:47 | MAJ à 18/07/2024 à 17:26
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Pour le docteur Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l’hôpital Hôtel-Dieu (AP-HP) à Paris, d’autres solutions existent à part le couvre-feu et le reconfinement.

Il propose en effet traquer les super-contaminateurs et les porteurs asymptomatiques à travers des tests antigéniques  qui donnent des résultats en quelques minutes.

Ainsi, on pourra détecter très vite les personnes asymptomatiques et les super-propagateurs, ou super-contaminateurs.

Baptisé « super-spreader » en anglais, ce terme vague, sans réelle définition scientifique, décrit une personne porteuse du virus qui en contamine accidentellement plusieurs autres.

Ils peuvent contaminer des dizaines de personnes alors que normalement une personne porteuse du virus contamine au maximum trois autres personnes.

« Nous avons actuellement dans la nature des gens qui sont probablement des super contaminateurs. Dans les commissariats de police, dans les hôpitaux… nombre de personnes ne sont pas testées. Et on devrait les tester avec des tests antigéniques », poursuit-il. Ces types de tests donnent le résultat très vite, ce qui peut empêcher les super contaminateurs de faire de grands dégâts.

« Il faut redonner un tour de vis au niveau des restrictions sanitaires parce que malheureusement, nous n’avons pas testé d’autres solutions. Elles existent et nous aurions dû les expérimenter. On pourrait les essayer maintenant ou on devra le faire plus tard », assure Gérald Kierzek.

Actuellement, environ un million d’examens sont effectués chaque semaine en France, selon le syndicat des biologistes médicaux. Le problème reste l’engorgement des laboratoires et l’attente pour les résultats, comme le souligne le docteur Kierzek :

« La politique de test actuelle n’en est pas une. Ce n’est pas une stratégie. Il faut prendre rendez-vous dans un laboratoire engorgé puis attendre plusieurs jours avant d’avoir ses résultats et pendant cette période, les gens continuent à contaminer. »

Le médecin urgentiste appelle à massivement réaliser des tests antigéniques préventifs. Ces derniers, qui sont généralement réalisés via un prélèvement nasopharyngé, permettent, au contraire des tests PCR, d’obtenir un résultat en quelques minutes seulement.

Ses détracteurs le jugent cependant moins fiable. Ce que réfute Gérald Kierzek, pour qui ce test a de sérieux avantages.

« Il faut agir en amont, aller chercher les gens et réaliser des tests antigéniques dans les universités, les entreprises, etc.

Mais pour le moment, les tests PCR restent la référence.

Pourtant, les tests antigéniques pourraient également avoir des avantages économiques, selon Gérald Kierzek qui évoque le monde de la nuit. Ce dernier est à l’arrêt depuis de longs mois et sa situation a récemment poussé le célèbre DJ Laurent Garnier à écrire à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot afin de tirer la sonnette d’alarme sur un secteur plus que jamais en danger de mort.

 

“Au lieu de fermer les boîtes de nuit, n’aurions-nous pas eu intérêt à tester les jeunes dans les files d’attente? Vous rentrez si le résultat est négatif et vous partez à l’isolement si c’est positif. Cela serait effectif et il s’agirait d’une prévention proactive. On casserait la dynamique de propagation en repérant les gens contaminés plus vite”, explique le docteur Kierzek.

“C’est un peu le même principe qu’avec les tests d’alcoolémie. Vous prenez le volant si vous êtes négatif. Il faut généraliser ce type d’examen pour sécuriser Noël. La prochaine étape sera le test salivaire permettant un auto prélèvement”, poursuit-il.

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