
La Présidence de la République de Madagascar a fermement dénoncé la décision rendue par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), publiée le mardi 14 octobre 2025 sur le site officiel de l’institution, et prétendument prononcée le même jour.
Selon le communiqué officiel, cette décision serait « entachée de multiples vices tant sur le fond que sur la forme » et constitue une violation manifeste de la Constitution et de l’ordre juridique du pays. La Présidence considère que l’acte porte atteinte aux fondements de la République et menace la stabilité constitutionnelle et l’État de droit.
La saisine ayant conduit à cette décision, introduite par le Vice-Président de l’Assemblée nationale le 13 octobre 2025, est jugée irrégulière par la Présidence, le requérant n’étant « ni habilité ni qualifié » pour saisir la HCC. Selon la loi, seules certaines autorités de l’État peuvent saisir la Cour.
Le déroulement de l’audience est également vivement critiqué. Les membres de la Cour, convoqués le 14 octobre pour une réunion administrative non communiquée, se seraient vus imposer un traitement en « chambre d’audience » à la décision du Président de la HCC. Huit Hauts Conseillers étaient présents physiquement, un autre à distance. Trois requêtes ont été présentées sans que les juges n’aient eu le temps d’étudier correctement les dossiers.
Deux suspensions d’audience ont eu lieu dans la journée, entre 10h00 et 12h00, puis entre 15h00 et 17h00, avant que la Direction de la Sécurité de la Haute Cour ne somme les juges d’évacuer les lieux face à l’arrivée imminente de factions militaires en direction du Palais présidentiel d’Ambohitsirohitra. Les Hauts Conseillers ont quitté les lieux sans avoir pu délibérer ni signer la décision. Selon la Présidence, certains juges auraient été menacés, ce qui mettrait en cause la légalité et l’intégrité de la décision publiée.
La Présidence souligne également que la procédure suivie laisse supposer des actes de corruption et ouvre la voie à une rupture avec l’ordre constitutionnel. Elle rappelle que le Président de la République, Andry Rajoelina, en sa qualité de Président en exercice de la SADC, continue d’exercer ses fonctions conformément à la Constitution.
Enfin, la Présidence adresse un message à la jeunesse malgache : la tentative de prise de pouvoir par la force, impliquant une faction militaire, constitue une violation des valeurs démocratiques et menace les efforts de lutte contre la corruption, la pauvreté et pour la bonne gouvernance dans le pays.

