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Alex: Le 10/02/2023 à 07:31 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
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Publié : Le 10/02/2023 à 07:31 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
Par : Alex

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré jeudi soir l’état de catastrophe nationale pour tenter d’endiguer la profonde crise de l’électricité qui mine le quotidien et l’économie de la première puissance industrielle du continent.

Depuis des mois, 60 millions de Sud-Africains sont obligés de cuisiner, laver leur linge et recharger leur téléphone à certaines heures de la journée seulement. Le pays manque d’électricité et la rationne en imposant des coupures programmées. Ces délestages ont duré jusqu’à près de 12 heures certains jours, la pénurie s’étant aggravée depuis l’année dernière. “A circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires”, a-t-il dit. “Dans l’immédiat, la tâche consiste à réduire significativement et dans les mois à venir l’intensité des délestages pour, à terme, y mettre fin”.

L’état de catastrophe permet principalement de débloquer des fonds exceptionnels. Le parti au pouvoir (ANC, Congrès national africain) avait affirmé la semaine dernière avoir donné “des consignes claires” et sommé le gouvernement d’adopter cette disposition. Des aides aux entreprises notamment du secteur alimentaire, particulièrement touché par la crise, seront débloquées, a annoncé le chef de l’Etat. Les hôpitaux et les stations d’épuration seront si possible épargnés par les coupures. Un ministre de l’Électricité rattaché à la présidence doit être nommé.

L’état de catastrophe vise aussi à apaiser une colère grandissante qui a gagné la rue ces dernières semaines avec des manifestations contre les coupures d’électricité dans plusieurs villes, à l’appel de l’opposition et des syndicats.

Jeudi encore, plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés au Cap, dans un contexte économique et social difficile: le chômage culmine à 32,9 %, les prévisions de croissance pour cette année sont quasi nulles (0,3 %) et l’augmentation du coût de la vie se poursuit sous l’effet d’une inflation persistante.

“La crise a progressivement évolué pour venir toucher toutes les couches de la société” devenant “une menace pour notre économie et notre tissu social”, a mis en garde M. Ramaphosa.

Cette crise de l’électricité s’ajoute en grande partie aux stigmates de l’ère de corruption sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018). Les caisses de la compagnie publique d’électricité Eskom ont été l’une des principales cibles du pillage organisé des ressources de l’Etat.