
Le vice-président sud-soudanais, Riek Machar, fait face à de graves accusations de « meurtre, terrorisme, trahison et crimes contre l'humanité », a annoncé jeudi 11 septembre le ministère de la Justice. Opposant historique du président Salva Kiir, Machar était placé en résidence surveillée depuis six mois. Selon le communiqué officiel, il aurait orchestré, avec sept complices, une attaque contre une base militaire dans le nord du pays en mars dernier, qui a entraîné la mort de plus de 250 soldats, ainsi que celle d’un major général sud-soudanais et d’un pilote des Nations unies.
Un décret présidentiel publié le même jour met fin à ses fonctions gouvernementales, ainsi qu’à celles du ministre du Pétrole. Le ministère de la Justice a rappelé que « ceux qui commettent des atrocités contre le peuple, l’armée ou le personnel humanitaire devront rendre des comptes, indépendamment de leur rang ou de leur influence politique », tout en soulignant que ces affaires ne sauraient être discutées sur le plan diplomatique.
En mai dernier, plusieurs ambassades à Juba avaient réclamé la libération de Riek Machar et exhorté les autorités à mettre un terme à la violence. Depuis l’indépendance du Soudan du Sud, la rivalité entre le président Kiir et son vice-président n’a cessé d’aggraver les tensions politiques, conduisant le pays dans quatre années de guerre civile. Malgré un gouvernement de transition partagé sous pression internationale, les relations entre les deux hommes sont restées tendues, culminant au début de l’année avec des affrontements armés et une série d’arrestations ciblant l’entourage de Machar. L’inculpation du vice-président ravive désormais la crainte d’un retour aux violences à grande échelle.