Certains l’appellent “tri”, “triage”. La plupart des médecins préfèrent dire “priorisation”. Pour les citoyens qui ont découvert la réanimation lors de la première vague, l’idée relève encore du tabou. Mais au cœur d’un hôpital saturé à New Delhi où les salles sont bondées, et les malades collés les uns aux autres, les soignants n’ont plus d’autre choix que de trier les malades. Ils laissent mourir les vieux pour donner priorité aux jeunes.
Au nom de l’éthique médicale, qui prône un accès équitable aux soins, ces discriminations sont en théorie impensables.
Mais en Inde, le tri dure depuis des mois, car certains, en situation critique, n’ont même pas de lit et sont obligés d’être soignés assis. Pour faire de la place on accorde priorités aux jeunes et à ceux qui ne sont pas gravement touchés Bref, ceux qu’on peut récupérer.
Les vieux gravement atteints ne sont plus soignés aux urgences, même si l’hôpital dispose d’un bon stock d’oxygène.