En Inde, les yeux sont rivés sur la ville de Joshimath, dans l’Himalaya, qui est au bord du naufrage. Des photos satellites montrent qu’elle s’est enfoncée de 5 cm en douze jours. Les experts dénoncent le trop-plein de construction dans cette région écologiquement sensible. Connue pour ses sites sacrés, Joshimath, 20 000 habitants, est en passe de devenir un symbole de l’échec de l’urbanisation dans l’Himalaya. Depuis des mois, la ville s’effondre sous son poids, et quelque 4 000 personnes ont été déplacées dans des camps de secours.
Indresh Maihuri, un activiste local, décrit l’angoisse qui règne.
Les gens sont traumatisés et effrayés par l’avenir. Ils voient leurs maisons se fissurer et devenir inhabitables. Le gouvernement veut faire passer cela pour une catastrophe naturelle, mais Joshimath fait les frais d’un modèle de développement qui a été imposé à sa population.
Pour développer le tourisme ou encore l’énergie hydroélectrique, le gouvernement a en effet multiplié les infrastructures dans la zone.
Une politique qu’Anil Joshi, fondateur du Centre himalayen de conservation de l’environnement, appelle à rectifier.
L’Himalaya est une chaîne de montagnes, jeune et très fragile. La ville de Joshimath a poussé sans respecter ses limites géologiques. La taille des centrales doit être limitée, ainsi que celle des routes ou des ponts. On peut développer la zone, mais il est impossible de négliger l’environnement.
Le ministre en chef de l’Uttarakhand a appelé au calme et promis des compensations pour les habitants affectés par la catastrophe.
Les experts soulignent cependant que le même effondrement menace de nombreuses villes de l’Himalaya.