Le document, axé sur le trafic d’êtres humains dans 188 pays, a été publié ce vendredi. Le département d’état américain a ainsi rétrogradé Maurice dans la catégorie 2 sur la liste de surveillance. L’organisme estime néanmoins que le gouvernement mauricien déploie des efforts considérables pour parvenir à l’élimination de la traite.

Le document note que le gouvernement mauricien n’a pas augmenté considérablement ses efforts, concernant la lutte contre la traite humaine, par rapport à la période de référence précédente. Cela, même en tenant compte de l’impact de la pandémie Covid.

Le document souligne que le bureau du directeur des poursuites publiques n’a poursuivi aucun trafiquant présumé en vertu de la loi anti-traite de 2009 et que les tribunaux n’ont condamné aucun trafiquant.  De plus, pour la deuxième année consécutive, la police n’a pas indiqué avoir ouvert une enquête sur des cas de traite potentielle de main-d’œuvre.

Le rapport observe aussi que les autorités mauriciennes ont continué à contraindre certaines victimes étrangères adultes à participer à des procédures pénales en les menaçant d’expulsion et d’arrestation. Et d’ajouter que la police a régulièrement enquêté sur des affaires de traite alléguée comme s’il s’agissait des délits pour lesquels la charge de la preuve est moins lourde.

Autre observation : Les tribunaux ont continué à prononcer des peines clémentes à l’encontre des primo-délinquants pour de nombreux crimes, y compris la traite. Cette approche, selon le rapport, a affaibli la dissuasion et n’a pas tenu compte de manière adéquate de la nature du crime.  Par conséquent, l’île Maurice a été rétrogradée au niveau 2 de la liste de surveillance.

Néanmoins, le département d’état reconnaît qu’il y a eu tout de même un minimum d’effort. Le rapport cite ainsi un partenariat avec une organisation internationale pour notamment l’adoption de procédures opérationnelles pour l’identification et l’orientation des victimes, ainsi que l’intensification des efforts pour rechercher des indicateurs de traite lors des inspections de routine.

Concernant les statistiques, le département d’état américain souligne que la police a enquêté sur 6 cas de trafic d’êtres humains en 2023 contre 3 en 2021. 3 des 6 cas avaient trait à un trafic sexuel impliquant des adultes et 2 autres à un trafic sexuel concernant des enfants. Le dernier cas n’a pas été spécifié.

En 2023 toujours, le ministère du Travail a référé dix cas suspects de trafic de main-d’œuvre à la police.